Zack et son père viennent s'installer dans une petite ville paumée (15 habitants à l'écran) afin de fuir la douleur du récent décès de sa mère (sujet à peine esquissé). Sur place, un gang de skateurs fait régner la loi (ils simulent de faux accidents de al voie publique reprenant la blague du poulet qui traverse la route, ou ils embêtent une petite fille en jouant avec son vélo). Peinant à s'intégrer, Zack rafistole une ancienne planche de skate, qui, par la grâce d'un orage et de la rediffusion télé de Frankenstein, prend soudain vie. Que d'aventures en perspective !


Stop, arrêtez tout ! Vous croyez avoir affaire à une teenage comédie sportive démente ? Laissez-moi rire : mouhahahahahaha. Sachez déjà qu'à peu de chose près, le fait que le skate (de son nullissime nom Rap) vive et parle ne sert à rien dans l'histoire, on aurait pu avoir la même sans lui. Des amourettes de familles monoparentales qui cherchent à tout prix à reconstituer une conjugalité saine en retrouvant un/une compagnon, soit une femme prise en deux amants, le gentil papa de Zack ou le connard de vendeur de voiture père du chef des voyous. Ce dernier manque tout de même de l'épouser en utilisant le fait qu'elle a besoin d'argent pour une opération du cœur de sa fille (un élément jamais précisé et abandonné en route car la fille en question est toujours en pleine forme tout du long du film). Et ce qui est beau, c'est que c'est présenté texto dans le film, genre il s'achète sa pute. Mais le gars est malin car il est également à la recherche d'un trésor qui serait enfoui sous la propriété de la promise, trésor provenant d'un vieux contentieux entre les deux familles. Quelle richesse du scénario !


Mais n'oublions pas pour autant de parler de Rap. La tronche animée comme s'il était mourant (les animateurs semblaient contents de déclencher en permanence tous les mouvements possibles), Rap ne s'exprime qu'à base de gags jamais drôles, ce qui est un véritable exploit. Qui plus est, son existence parait ne choquer personne et ne provoque aucune réaction, c'est à se demander si les gens le voient ou s'il n'est qu'un produit de l'imagination morbide du désœuvré Zack (le père au boulot, la mère morte, pas d'amis, il ne lui reste plus que Rap pour aller jour au base-ball). Il bénéficie par ailleurs d'un tunning avec un moteur de tondeuse, histoire que le skateboard perde son caractère silencieux et fasse enfin chier tout le voisinage. Heureusement, il bénéficie de quelques pouvoirs : outre celui de dormir avec des couvertures et de se siffler de l'huile (là où tout le monde boit avec ostentation du Coca), il peut s'envoler dans des effets spéciaux sans ambition. Et là où la magie aurait pu apparaitre ne règne que la consternation...


Quant à ceux qui s'attendaient à des performances sportives de haut niveau, ils savoureront particulièrement la médiocrité hallucinante des skaters embauchés pour le film. C'est pas compliqué : ils ne pratiquent quasiment aucun trick, et lorsqu'ils s'y essaient, vous pouvez être sûrs que certains vont se croûter magistralement. Et la prise est conservé telle quelle, ça ne dérange pas le réalisateur. La cata.


Skate Board Kid donne donc dans le nanar sportivo-familial bas de gamme qui ne parvient même pas à pleinement exploiter son concept génialement débile de Skate parlant. A partir de ça, on ricane beaucoup mais on s'effare tout autant, il faut bien le dire.

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le 11 févr. 2021

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