Non. Non. NON NON NON et NON.
Je ne peux PAS accepter une fin pareille.

Ce film se débarrasse de sa fin à la manière peu révérencieuse de J.K Rowling qui se débarrasse de Sirius Black. Ou pour rester dans la comparaison Potteresque, il nous sert une conclusion du type "c'est magique". Voilà. Et à nous pauvres spectateurs stupides de s'avaler une pseudo explication mystique pour tout ça. Il avait pas assez de sous pour nous foutre un quart d'heure de plus et terminer proprement son histoire ? Même un truc tout bateau, style la journaliste qui se fait interviewer à la télé et qui explique le pourquoi du comment, ça aurait suffit. Au lieu de ça, on nous emmène au cœur de 10 minutes de trip sous acide sans plus de cérémonie, et BIM le générique. Honnêtement j'ai rarement vu un film qui se foutait AUTANT de la gueule de ceux qui l'ont regardé. C'est comme si le réalisateur, à travers l'écran de la télé, nous faisait un ENORME doigt d'honneur. Merci bien m'sieur Douglas Buck.

Alors le développement est plutôt bon. L'histoire est assez passionnante (surtout que je suis une mordue de trucs un peu glauques dans des hôpitaux avec des expériences, des maladies, ou tout ce qui à trait à la folie...). On suit les péripéties d'une journaliste, Grace, qui enquête sur un docteur louche qui mènerait des expériences sur ses patients. En chemin, elle croise son assistante, Angélique, qui s'avère avoir été la femme dudit docteur. Bon c'est classique, mais plutôt efficace. Les acteurs et actrices sont très bons, et l'ambiance sonore du film est teintée de références au cinéma hitchockien et aux films d'horreurs des années 70, avec les cordes suraiguës qui font des crescendos ou des pics inattendus qui créent la tension. Visuellement, le film est très codé, reprenant, de même que sa musique, les grands codes du genre: caméras de surveillance, images brouillées, personnages de dos dont on ne voit jamais le visage... Très codé dans une époque aussi, avec des costumes et voitures vieillots, clin d’œil volontaire je pense à l’œuvre originale des années 70. Rien à dire non plus sur le plan technique, le montage est très efficace, le rythme soutenu et les cadrages réussis. Mais ça ne suffit pas à rattraper cet échec cuisant de la fin MONUMENTALEMENT ratée.

Un autre arrière goût de frustration me prend au fur et à mesure de l'écriture de cette critique. C'est cet espèce de sentiment bizarre que ce film ne va pas au fond des choses. Les personnages, tout d'abord. Que les flics n'apparaissent que 10 minutes dans le film pour créer une péripétie supplémentaire, soit. Que le docteur du début que l'on prend le temps de développer sur une demie heure de film soit en fait l’événement déclencheur de l'histoire, pourquoi pas. (ceux qui ont vu le film savent pourquoi j'écris cela, je peux pas en dire plus sans spoiler.) Mais le collègue journaliste ? La mère de la journaliste, dont on prend le temps de nous montrer en gros plan des lettres et ordonnances ? L'infirmière Kent ? Tant de personnages et d'histoires inachevées, dont on ne saura jamais rien d'autre qu'une toute petite partie bien amorcée par le réalisateur. Pourquoi, si l'on a jamais plus d'explications, nous montrer un plan avec la main du collègue de Grace qui effleure la main de la journaliste, et son regard amoureux ? On s'en FOUT de savoir si ils ont eu une liaison si ça n'a pas plus d'incidence ! Pourquoi nous montrer longuement que la mère de la journaliste a été à l’hôpital, et donc on suppose, en relation avec Lacan, mais rien de plus ? Pourquoi faire intervenir l'infirmière Kent, prendre le temps de lui développer une personnalité, si ce n'est qu'une péripétie supplémentaire de l'histoire ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Ça ne crée que confusion et frustration chez le spectateur. Et tout ce temps passé à montrer des trucs inutiles aurait pu servir à faire une fin digne de ce nom.

Je pourrais en dire encore des tonnes, mais je préfère m'arrêter ici de peur de trop spoiler. Avis aux courageux donc.

Tout juste la moyenne donc pour ce film qui aurait pu être bon sans cette fin nanardesque.
Lola_Dolores_Ca
5
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le 13 sept. 2013

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Lola_Dolores_Ca

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