Depuis des années Oren Peli tire le genre DV-movie vers le bas avec des productions comme la saga Paranormal Activity ou encore le récent Chroniques de Tchernobyl. Cependant il y a bien une chose que l’on ne pourra pas lui enlever, c’est d’avoir produit The Bay, qui sans être d’une originalité débordante (infection dans une bourgade avec population se transformant en un genre de zombie), avait l’avantage de profiter d’une réalisation bluffante et immersive, venant redorer le blason d’un type ayant perdu toute crédibilité.
Heureusement, malgré son nombre incroyable de DV-movie foireux qui ont fini par user le public, d’autres se lancent encore dans la maigre fissure qu’il reste afin de tenter de faire leur trou. Grave Encounters y était arrivé, malgré une suite très décevante. Puis il y a eu le récent V/H/S, mixant DV-movie et film à sketches, usant d’une carte encore inédite.
Cette fois-ci c’est au tour du pour ainsi dire inconnu Danny Roew de nous proposer sa vision du genre, mélangeant allègrement comédie et horreur. Oui on a de quoi se marrer comme de petits fous, et oui le sang gicle abondamment, mais le véritable tour de force c’est de donner une logique à tout cela, et Danny y arrive très bien, soutenu par un scénario en béton signé Patrick Casey et Worm Miller. Pourtant l’essai avait tout pour être casse-gueule, tout du moins d’un point de vue logique. Un mariage qui vire au bain de sang ok, mais il faut bien trouver des raisons à ces meurtres ainsi que donner une identité à chacun des invités (le frangin post-Afghanistan totalement barré, l’amie qui profite de l’occasion pour dégager les autres demoiselles d’honneur afin de devenir la favorite, la mère timbrée qui zigouille tous ceux qui pourraient interférer avec le mariage, et j’en passe…), et l’écriture est si bien huilée que tout cela fonctionne à merveille, ne perdant pas un moment une once de crédibilité.
Il est évident que l’on trouvera une parenté à Very Bad Things et Rec Genesis, mais le film s’en éloigne pourtant, imposant son propre nom et devenant un spectacle jubilatoire qui ne cesse de se renouveler pour le plus grand plaisir des aficionados du DV-movie.
Shotgun Wedding est hilarant, sanglant, jonché d’idées toutes plus géniales les unes que les autres, et ce serait un crime de passer à côté. Danny Roew frappe fort et vient nous prouver que malgré cet océan de DV-movie foireux il reste toujours une place pour s’imposer. Sans nul doute à classer parmi les 10 meilleures bobines du genre.
SlashersHouse
9
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le 19 avr. 2013

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