Shelley est un film danois réalisé par un iranien, qui, en faisant des recherches sur l'exploitation des miséreux en Europe, est tombé sur le sujet de la gestation pour autrui, thème qui est à l'origine du film. Mais ce n'est pas un film politique.
Ali Abbasi a choisi des acteurs correspondant aux archétypes scandinaves tant dans leurs activités que dans leurs propos. On peut même les confondre un temps avec des criminels. Héléna, la jeune fille au pair, est accueillie par ce couple végétarien bizarre. En proie à de terrifiantes visions de mort lors de sa grossesse, on devine rapidement ce qui va se passer dans la suite de l'histoire, d'autant plus qu'apparaissent des chiens, comme dans The Omen, Cerbères qui protègent l'enfant d'Héléna.
La tension opère mais l'ensemble du film est trop psychologique et l'on se demande au final s'il ne s'agit pas d'une oeuvre exutoire qui masquerait la situation dramatique dans laquelle le réalisateur a pu se trouver : celle de devenir père.