L'amour avant les enfants
Voilà un petit film amusant. Amusant oui sans plus. En fait, je n'ai pas éprouvé d'empathie envers les personnages. Et le scénario est un peu décousu.
En fait le film se scinde en deux parties. La première mettant en évidence l'amour fou de deux personnes dans tous les sens possibles. C'est intéressant. A plusieurs reprises, l'action s'arrête et on a droit à des conversations philosohiques de comptoir. Ca aurait pu être chouette aussi. Sauf que les dialogues sont foutrement mal écrits. La seconde partie commence 10 ans plus tard. Cassavetes imagine une ellipse assez naze et extrême: le personnage de Robin Wright Penn est passée d'une junkie à une mère au foyer. Il ne nous est rien raconté de cette transition. Rien pour nous aider à avaler la pillule. C'est absurde. Et en fait, l'absurdité est partout dans cette seconde partie. Jusqu'aux cheveux de Sean Penn (qui par moment fait penser à son personnage de rocker dans 'This must be the place'). Ce que je reproche surtout c'est que rien ne nous est donné pour comprendre les personnages. Comme si l'on devait juste se contenter de la fermer et de regarder. Enfin, l'absence d'un objectif principal au film le fait sonner creux: l'impression que ça aurait pu finir n'importe comment.
Côté mise en scène, j'aime beaucoup le travail de lumière et les contrastes. Les acteurs sont bons. Mais peut être que Cassavetes n'aurait pas dû demander à Penn et Travolta d'être aussi fous dans leur jeu, ça tournait parfois au ridicule. J'ai aussi regretté que Harry Dean Stanton n'aie pasun rôle plus étoffé. Le montage comporte quelques effets ratés, notamment des ralentis qui arrivent de nulle part et sont là sans aucune raison... à moins que ça ne soit censé faire rire?
Bref, un film qui m'a amusé par la folie du réalisateur, et l'absurdité osée, mais qui ne me semble pas mémorable car le scénario aurait pu être mieux travaillé. Ce n'est pas parce qu'on veut faire de l'absurde, qu'on doit faire n'importe quoi!