A deviser avec l'amie Louisette sur ce que nous ferions en cas d'attaque soudaine de zombies (Louisette, si tu me lis, je trouve plus de pansements Hello Kitty mais j'en ai des Dora, ça ira ?), moi ça m'a donné envie de me refaire un bon vieux "Shaun of the dead". N'étant pas homme à tergiverser et à travailler le mardi matin (sauf vacances scolaires), c'est muni d'un pack de Ice Tea, de mon poids en Justin Bridou et d'une poche urinaire pouvant contenir jusqu'à vingt litres que j'enfouuuuurne (à lire d'une voix sensuelle) la galette dans le lecteur pendant plus d'une heure trente de bonheur suprême.

Réalisé par Edgar Wright, "Shaun of the dead" est l'évolution logique de la série "Spaced" qu'il réalisa pour le duo Simon Pegg / Jessica Stevenson quelques années auparavant, partageant avec cette dernière la même thématique, le même univers, celui d'un trentenaire incapable de grandir et d'assumer son rôle d'adulte, de choisir entre le monde de l'enfance (représenté par son meilleur ami) et celui de la société, représenté par sa petite amie. Un récit initiatique complémentaire à la trame de "Spaced" (les deux histoires commencent d'ailleurs par une rupture), raconté à travers une flopée de références à la culture populaire, allant ici de la comédie romantique au film de zombies.

Bien que jouant à fond la carte de la parodie référencée, "Shaun of the dead" fait preuve d'un respect, d'un amour incommensurable envers le genre qu'il détourne, en retranscrit scrupuleusement les codes, à l'image des meilleurs films de Mel Brooks. Pur film de zomblard, "Shaun of the dead" offre à son public de geeks ce qu'il est venu voir, du sang et de la tripaille dans le plus pur style survival, même si le gore est ici franchement timide, grand public oblige.

Tout entier dévoué à son public et au genre auquel il s'attaque, "Shaun of the dead" conserve cependant une identité bien à lui, se servant avant tout du cinéma de genre pour mettre en images une histoire d'amour et d'amitié incroyablement touchante et sincère, universelle, et qui doit beaucoup à l'alchimie de ses comédiens, le duo Simon Pegg / Nick Frost en tête, terriblement attachants.

Mis en scène avec un talent fou et doté d'un sens du rythme irréprochable, "Shaun of the dead" est pour moi un véritable petit bijou qu'il me tarde déjà de revoir pour 1257ème fois, un sublime hommage au cinéma popularisé par Romero doublé du portrait aussi drôle qu'attendrissant de deux grands gamins pour qui une pinte et une partie de Playstation constituent le sommet de l'amitié.

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le 28 janv. 2014

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Gand-Alf

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