• Je t'ai laissé 10 ans pour vivre ta vie. Et qu'est-ce que tu en as fait ? Tu es resté dans mon ombre. Je t'ai entraîné pour que les hommes les plus dangereux au monde ne puissent pas te tuer. Mon fils, l'heure est venue pour toi de prendre place à mes côtés.

  • Je ne te rejoindrai pas.



Alerte, spoiler présent !


Le réalisateur Destin Daniel Cretton nous offre avec Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux un nouveau personnage venant remplir les rangs du Marvel Cinematic Universe au cours d'une histoire d'origine finalement générique bien que sympathique qui n'échappe pas à quelques idioties propres à cette licence. L'histoire est décevante et décidément bien fade avec quelques trous scénaristiques comblés par quelques facilités rendant le visionnage par moments inintéressant et ennuyeux. On a droit à des clin d'œil appartenant à d'autres films de la saga que j'ai trouvé d'une grossièreté affligeante, la scène de Wong contre l'Abomination est totalement gratuite et ne sert strictement à rien à part nous poser des questions légitimes comme : " Que fait Wong à se battre dans des combats illégaux ? Pourquoi est-ce que l'abomination n'est pas enfermée dans une des cellules de Ross ? Décidément, Ross ne sert à rien. Les dialogues sont maladroits, les personnages oubliables, certains effets spéciaux sont moches (la forêt de bambou tout en CGI dégueulasse), de même que les costumes qui sont ridicules '' pour certains '' (je pense aux uniformes des combattants du Mandarin) et anecdotique pour d'autres (je pense à la tenue basique que porte Shang-Chi qui n'est clairement pas digne d'un super-héros qui pour rappel est censé être un symbole), même si quelques réussites demeurent. En bref, beaucoup d'instabilité à déplorer.


Heureusement, d'autres éléments plus solides viennent redonner un peu de muscles au film à commencer par la localité de l'action. En effet, cela fait depuis un moment que le studio Disney tente de s'implanter durablement dans le décor cinématographique chinois. Après une multitude d'échec au box-office en Chine avec le long-métrage Mulan, le film d'animation Abominable ou même encore SW8 avec l'introduction d'un personnage Chinois dans la licence, il ne restait plus qu'à tenter un ultime recours à travers le MCU pour percer le box-office chinois. En tant que spectateur cela a pour effet de revigorer un peu le décor Marvelien en arpentant un contraste chinois qui fera un effort jusqu'à la langue employée en partie en VOST. Un effort de conception bienvenue qui nuance les enjeux de la licence à vouloir américaniser un concept chinois. Après avoir exploré l'Afrique et la Chine, j'espère qu'on aura droit à d'autres explorations nous sortant de l'Amérique avec pourquoi pas des pays maghrébins, ou même encore l'Europe et plus précisément pour mon cas personnel la France. Quoique avec la mentalité qu'on se trimballe le super-héros qui agirait en France se ferait forcément traité de raciste a stoppé des pauvres trafiquants de drogue qui chez nous sont des victimes.


L'action est certainement le point le mieux gérer du film avec un style de combat version Kung Fu qui fait du bien dans l'univers cinématographique Marvel. Les affrontements sont parfaitement filmés avec des chorégraphies impressionnantes à travers une image plutôt belle (si les CGI ne s'en mêlent pas) dont un jeu de couleurs efficace. Je ne vais pas mentir la bataille de fin, particulièrement celle avec le dragon contre la créature géante, ma bluffé avec des effets visuels impressionnants (les seuls). Une fin particulièrement épique qui m'a fait dresser quelques poils sur le bras. Le combat final entre Shang-Chi et le Mandarin envois également du lourd. D'autres petits combats sont également appréciables comme la confrontation dans le bus ou encore sur l'échafaudage de bambou. Le fameux humour Marvel que je trouve en général gerbatif car souvent surexploité est plus ou moins bien géré avec quelques traits d'humour qui fonctionnent à peu près, même si j'ai eu quelques malaises notamment entre la relation entourant la fameuse créature sans tête que j'ai trouvée ridicule et Trevor Slattery qui revient. Une fausse surprise autour d'un personnage qu'on ne veut décidément pas oublier et qui une fois encore prend bien trop de place.


Viens à présent un des points approximatifs du film en la présence du casting et de certains personnages que j'ai trouvés essentiellement fade et sans saveur. Simu Liu en tant que Shaun alias Shang-Chi manque clairement de charisme, je trouve que le comédien ne dégage absolument rien. Heureusement, il se rattrapera dans les chorégraphies dans lesquelles il est spectaculaire. Son personnage est équilibré n'étant pas trop ironique comme Iron Man, ou trop sérieux comme le Captain. Il enchaîne les scènes dramatiques et l'humour sans en faire des tonnes. Awkwafina en tant que Katy est une hystérique agaçante dont on ne retiendra que sa tenue vestimentaire dépareillée. Meng'er Zhang en tant que Xialing la sœur de Shang-Chi est un personnage qui aurait pu offrir beaucoup et qui malheureusement se trouve assez réduit surtout autour de la relation avec son père qui est totalement invisible. Michelle Yeoh dans le rôle de Ying Nan ne casse pas la baraque mais nous offre au moins le plaisir de sa présence. J'ai bien aimé l'allure de Florian Munteanu en tant que Razor Fist, le bras droit du Mandarin. Fala Chen en tant que maman de Shang-Chi et de Xialing est sincère, dommage qu'elle n'apparaît que si peu. Puis vient enfin Tony Leung Chiu-Wai dans le rôle de Xu Wenwu alias le Mandarin qui n'assume pas son titre de ''Canard''. De tous les personnages et de tout le casting c'est celui que j'ai trouvé le plus équilibré, autant le jeu du comédien est exceptionnel autant son personnage fait preuve d'une subtilité troublante. Xu Wenwu est l'aspect le plus intéressant du film et je pense un des meilleurs antagonistes du MCU. On ressent pour lui beaucoup de sentiments contradictoires qui en font toute sa complexité. Les motivations qui le poussent à agir sont clairement non générique. Un grand méchant Marvel qui agit par amour. À ce titre je trouve seulement regrettable que la relation qui l' uni à sa fille soit à ce point laissée de côté.



CONCLUSION :



Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux de Destin Daniel Cretton signe le départ d'une nouvelle phase pour le MCU par le biais d'un film imparfait et grossier sur bien des aspects mais d'une générosité sans limite dans ses actions. Malgré mes quelques petites déceptions notamment autour du comédien principal que je ne trouve pas mauvais mais clairement anecdotique, je ne suis pas fermée à l'idée de poursuivre les aventures de celui-ci en espérant qu'il apparaisse moins invisible et plus charismatique et décisionnaire à travers un costume un peu mieux élaboré et marquant pour le mettre en avant.


Démarrage en douceur, mais bon démarrage quand même.



Tu ne peux pas échapper à celui que tu es.


B_Jérémy
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le 9 sept. 2021

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