L'humour Marvel débridé...

Il manquait probablement à Marvel un super héros asiatique de premier plan, en dehors de Mr Wong de Doctor Strange ou d'un passage de Wolverine, hors MCU, au Japon, l'Asie ne faisait pas vraiment partie du folklore Marvélien sur grand écran. Ceux qui ont suivi la série Iron Fist et notamment son passé dans le K'un Lun, un monde parallèle qui s'appelle ici le Ta Lo, se sentiront peut-être en terrain connu.

Shang-Chi a la lourde tâche de combler cette lacune sans tomber dans la caricature ou la redite d'un cinéma Hongkongais déjà très étoffé dans le registre arts martiaux / fantastique (Tigre et Dragon, Detective Dee, Hero...). Si certains acteurs sont méconnus du grand public, et en particulier le héros principal incarné par Simu Liu, on se raccrochera à quelques visages familiers dont Tony Leung, Michelle Yeoh ou encore Ben Kingsley en Trevor Slattery ex-Mandarin de pacotille !

L'esprit du film n'est pas si loin des productions Hongkongaises avec le budget en plus, une sorte de pot pourri de tout ce qui ce fait de mieux dans le genre Kung-fu ou légendes fantastiques asiatiques. Dragons, créatures étranges, combats d'arts martiaux à la volée, tout y passe. Il faudrait d'ailleurs rappeler que Marvel s'inspire au départ de ce cinéma spectaculaire généreux en cascades et dont les nombreux chorégraphes forment nos super-héros en coulisses, un retour aux sources en quelque sorte. L'histoire est, par contre, légèrement capillotractée, une famille contrariée où un père n'a pas trouvé mieux pour ramener ses enfants que d'envoyer ses sbires les affronter au péril de leurs vies. Le fils d'un puissant magnat d'Asie qui se retrouve voiturier à San Francisco, pourquoi pas... L'humour, à nouveau, permet de faire passer la pilule, un des personnages, la jeune compagne de Shang-Chi, également ressort comique, est parfaitement consciente de l'absurdité du scénario, désamorçant quasiment toutes les scènes dramatiques avec une petite blaguounette...

Finalement assez éloigné d'un Black Panther en dehors de l'aspect ethnique, le film semble un peu isolé dans le grand plan de Kevin Feige, même si les dix anneaux avaient été évoqués dans Ironman 3 et le Marvel One shot All Hail the King avec Trevor Slattery. Tentant de se raccrocher au forceps à l'univers que nous connaissons via quelques références à Doctor Strange et des scènes post générique, il aurait pu très bien se suffire à lui même, mais amorce évidemment une nouvelle intrigue...