Premier film de Jonathan Glazer connu auparavant pour avoir réalisés des pubs et des clips. A priori, Sexy Beast a tout du film de gangster classique, un homme à la retraite, Gal, vit tranquillement dans sa villa en Espagne avec sa femme lorsqu'un homme persévérant en la personne de Ben Kingsley débarque pour lui imposer un dernier coup, Gal étant un ancien gangster bien évidemment.


Mais déjà, bien avant l'interruption de Don (Ben Kingsley), on voit à travers la mise en scène, les dialogues, la façon dont les corps bouge sous ce soleil tapant, la musique, le montage assez rapide et efficace que Glazer n'a pas envie de faire un film de gangster classique. Tout est très stylisé rappelant notamment du Guy Ritchie, on jubiles complétement en voyant dès le début ce gros rocher tomber dans la piscine, c'est absurde et comique, rocher annonçant la venu de Don qu'on pourrait tout à fait voir comme un démon, le pire ennemi de Gary, le passé remontant à la surface sans mauvais jeu de mot avec le rocher dans la piscine.


La première partie du film est donc très intrigante et ce démarque par ce choix de narration d'autres films de gangster, disons que certains codes y sont et qu'ils s'intensifient d'ailleurs plus le films avance mais l'étrangeté du personnage de Don, de son comportement, des ses répliques puis également des réactions des autres personnages créer une espèce de confusion chez le spectateur où on ne peut deviner où va partir le film. En même temps nous avons l'impression d'un personnage sur de lui, redoutable, prêt a tout pour que Gal accepte ce dernier coup mais avec quand même une ambiguïté quand on apprends ce qui se trame derrière ce dernier coup avec finalement tout une organisation au dessus de Don qui montre qu'il na pas forcément le dessus. On pourrait aussi parler de la scène du miroir où Don essaye de se redonner confiance puis de la séquence de l'avion.


Habilement, la mort de Don oblige Gal à accomplir sa mission


, Don fait partie d'un ensemble de pyramide, si il tombe sans nouvelle, les autres démons risques de revenir chez Gal notamment le personnage de Teddy Bass qui est l'archétype du personnage de gangster. Pas d'explication alors, pourquoi faire, Gal est à Londres, puis les éléments du film de gangster ce communique alors belle et bien avec les réunions, les explications, les plans mais toujours de façon très brève car Glazer s'amuse avec tout ces codes connus du spectateur. Rien que la mise en scène lors de la séquence du "braquage" est assez hilarante avec ses corps dans l'eau, la position du personnage de Teddy Bass.


On pourrait peut-être reprocher que le film ne détient plus cette forte intrigue qu'il détenait au début mais le sort de Gal intéresse tout de même. Son rapport à Teddy dans la dernière partie du film n'est pas sans rappeler certains films des frères Coen comme No Country for Old Men ou Miller's Crossing, une tension se créer, on sais que Teddy est pas bête, c'est lui la grande figure du film classique de gangster. Il sait que Don n'est pas rentré, depuis le début mais le coup est réussi. De la rancœur donc face à la mort de son collègue mais peut-être de la compréhension que d'autre cinéaste comme Guy Ritchie justement n'aurait peut-être même pas esquissé. L'un des derniers plans où Gal attends alors son bus après avoir été déposer par Teddy se révèle alors assez beau dans cette construction d'un personnage à la retraite, pensant en avoir finit pour de bon. Puis la fin, ramenant au début avec des discussions improbables, des corps bronzés sous le soleil éclatant et peut-être la paix pour Gal.


Un film imparfait mais étonnant, remuant, assez beau qui a le mérite de piocher dans le classique mais de faire autre chose, d'amener différemment ce à quoi le spectateur s'attends en essayant sans arrêts de maintenir une surprise malgré un terrain à priori balisé. Glazer prendra ensuite son envol avec Birth et Under the Skin auxquels on ne peut pas reprocher d'être sur des terrains balisés.

Laplander
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le 31 oct. 2023

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