In Nomine Patris

Selon Matthieu a le cul entre deux chaises. Probablement la faute aux TROIS scénaristes qui semblent ne jamais avoir pu s'accorder mais aussi au discours de troisième sur le capitalisme et le grand patronat, débité par Baye et Magimel qui semblent eux-mêmes ne pas croire à la banalité de leur texte. C'est dommage car bien des scènes, les plus intimistes et les plus réalistes, semblent prises sur le vif et sortir d'un épisode de Strip-Tease : les mains dans le prolétariat, les yeux sur les mariages de seconde zone dans des salles des fêtes éclairées au néon et ambiancées à grands coups de Sardou... des séquences incandescentes en diable qui foutent un bourdon pas possible.

Dans Selon Matthieu, le grand et beau "cinéma uppercut" de Beauvois côtoie donc maladroitement un discours engagé mais petit bourgeois et surtout très simpliste voire maladroit, sur du Bach à fond les ballons... deux chaises, donc. Casse-gueule. Pas aidé par une affiche symptomatique de tous ses problèmes, comme un résumé. Avec pour couronner le tout une fin d'éjaculateur précoce qui en laissera plus d'un sur le carreau mais il fallait l'oser. C'est important d'oser. Quelques années plus tard, le formidable Petit Lieutenant viendra mettre tout le monde d'accord.