Évidemment, avec le recul, on peut y trouver de l'intérêt, parce que ça explique pas mal de choses sur la génération de nos parents et la notion de modernité en 1974. Si la Suède en était là à ce moment-là, pas étonnant que la France, vieux pays bien resté sur ses œufs, ait accusé un joli retard en matière d'émancipation féminine. Car le postulat de cette histoire (poussive et bavarde), c'est que Madame ne parvient à savoir mieux qui elle est que parce que son couple part en sucettes. Dans le même temps, l'insupportable peigne-cul qui lui sert de mari, pétri de suffisance parce que toute une société a décrété qu'il était le modèle de réussite de base, diplômé, sympa, cool, plutôt riche, bien né, et j'en passe, va faire un trajet intime tout aussi considérable en acceptant finalement de ne pas être le nombril du monde et la merveille qu'il croyait. Entre ces deux moments signifiants, le chemin va être long et difficile, surtout pour nous, spectateurs du futur passés par la case #metoo et son très précoce retour de bâton, qui ne met pas forcément dans de bonnes dispositions de patience envers ces deux niaisons qui se tournent autour et s'envoient n'importe quoi à la figure pourvu que ça mousse. Mais bon, il faut y voir un témoignage historique plus qu'une œuvre d'art, parce que tout cela semble assez plat et copieusement artificiel. Intéressant de voir combien les enfants étaient dispensables à l'époque, pour un macho lambda, au point de se faire évacuer du champ dès la séparation des parents. On est vraiment passé du tout au tout sur ce point-là. Enfin, c'était mon baptême bergmannien (et ça sera certainement mon chant du cygne en la matière) provoqué par une curiosité issue de la série plus récente, plus réussie, à mon avis. Enfin, plus en phase avec notre époque, surtout. Et pas exempte elle non plus de défaut.