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Southern Comfort (Sans retour) – 1981 de Walter Hill (Spoil)

Retrouvez les sensations du Marais des morts du Seigneur des Anneaux et Keith Carradine dans l’univers pesant et déboussolant de Southern Comfort.


Un groupe de la garde nationale de Louisiane participe à un exercice militaire dans un bayou. Désirant couper court à l’exercice, les soldats volent des embarcations et provoquent leurs propriétaires. Ces derniers entament une chasse à l’homme et tentent de les éliminer jusqu’aux derniers.


Comment les éléments du film s’assemblent-ils ?


Le film a une forme générale assez simple : d’un point A à un point B, les protagonistes devront survivre. Les héros sont facilement reconnaissables dès le début et les autres protagonistes occupent un rôle défini. Le scénario s’apparente à un voyage durant lequel les différentes personnalités évoluent et impactent l’histoire.


On relève, sans être exhaustif, les principes de progression suivants : une amitié croissante et la montée en pouvoir du héros, la mort du seul militaire expérimenté plongeant le reste de l’équipe dans une phase de survie, les faiblesses psychologiques de certains et un ennemi impitoyable et inconnu (tant pour les protagonistes que pour le spectateur) qui agressera sans relâche nos volontaires.
Il s’agit d’une forme unie avec une progression logique et des éléments qui occupent une fonction propre dans l’intrigue (par exemple : munis de munitions à blanc les membres du groupe sont confrontés à des locaux armés de balles réelles. Ces éléments amènent la tension dans le film et mettent en scène son aspect survie).


Et son histoire ?


Une bonne intrigue globale et une forme narrative bien ficelée : Le setup est placé d’entrée de jeu et s’emballe très vite. Sans surprise, les deux héros survivent et les autres sont tués, tout comme les « méchants ».


Restant, selon moi, dans la droite ligne du cinéma classique, on se doute du climax final, la survie des héros jusqu’à l’arrivée des renforts (trop tard, évidemment).


Le scénario se présente dans un ordre chronologique classique (pas de flashback ou de flashforward), les causes à effets sont claires et le réalisateur laisse peu d’ouverture sur les possibilités scénaristiques (les méchants meurent et les soldats tués par les locaux sont montrés au spectateur même s’ils ne sont pas à la vue des autres soldats. De même, le dernier plan se termine sur l’étoile de l’US Army, qui laisse le spectateur déduire que nos deux héros sont sauvés).


Petit bémol, peut-être, sur la psychologie des personnages qui compte tenu d’un scénario original, aurait pu être plus approfondi.


Sa mise en scène :


Sans rentrer dans les détails, la mise en scène est intéressante. Le spectateur perçoit une atmosphère oppressante en découvrant les personnages immergés dans le bayou qui perdent toute notion de progression et se retrouvent désorientés. Les méchants sont habillés de couleurs vives, ce qui permet de ne pas perdre le fil de l’action. Ces derniers parlent une langue proche du français mais on ne comprend pas bien ce qu’ils disent. Cela donne un aspect déroutant à leur rôle et remet en question les actions des soldats (est-ce un problème d’incompréhension entre des cultures différentes ? Les soldats agressent-ils des locaux innocents ?).


Utilisation de techniques particulières ?


Dans l’ensemble, les techniques de cinéma utilisées le sont de manière adéquate. Quelques plans vus du ciel auraient pu renforcer l’aspect labyrinthique et immense du bayou. Par contre, le plan de fin sur l’étoile de l’US Army et l’utilisation du motion blur n’apportent pas grand-chose à la scène.
L’assemblage des plans


Enfin, concernant le montage continu, les plans se suivent et sont bien imbriqués. Les personnages sont facilement identifiables et le spectateur n’est pas perdu lors des scènes de dialogue ou d’action. Le montage est bien réalisé même s’il n’est pas dominant au point d’enrichir le film (comme un Hitchcock pourrait le faire par exemple).

ItSupergreenAvis
7

Créée

le 6 oct. 2020

Critique lue 156 fois

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