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« Salvatore Giuliani n’est en rien un film biographique, je veux montrer qu’il fut le fruit de sa terre, des conditions sociales et politiques des années 40. » Effectivement, au-delà de l’histoire de ce sombre héros comparé à Robin des bois, le réalisateur nous offre une fresque ethnographique monumentale. Sa façon de filmer un pays et ses habitants est incomparable. Tous les figurants qui meublent l’écran sont des personnages en soit. Ils apparaissent tous habités par un vécu comme s’ils étaient saisis dans leur quotidien. Au fait, tous les acteurs ne semblent pas en être. Il n’y a rien de faux dans le cinéma de Francesco Rosi. Tout comme dans Main basse sur la ville qu’il réalisera un an plus tard, toujours accompagné du directeur photo Gianni di Venanzo, la caméra est active et intelligente. Que ce soit la campagne ou la ville et ses bas-fonds, les décors sont révélés dans ce qu’ils ont de majestueux, les chorégraphies des figurants y contribuant grandement. Pour ce qui est du rôle-titre, il apparaît en plan rapproché seulement une fois mort. De son vivant, il reste en silhouette dans des séquences de combat. Il parle une fois hors-champ tout juste avant d’être liquidé. Il est toujours délicat d’aborder un sujet ayant provoqué criminellement le malheur autour de lui sans risquer de le mettre sur un piédestal. Francesco Rosi l’a compris. Si Salvatore Giuliani fut un héros à son époque, dans son film il n’est que prétexte pour nous dévoiler un pan de l’histoire sicilienne et mettre au grand jour la culture corrompue qui s’est enracinée au pays de Jules César.

Elg
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le 27 oct. 2020

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Elg

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