Quand tu es dans le désert de sel depuis trop longtemps, tu te demandes à quoi sert ce film....

C'est la première fois que je vois un film de Werner Herzog dans une salle de cinéma et ce ne fût pas une expérience très agréable. Pourtant, j'étais assez confiant, prêt à découvrir une oeuvre à part me sortant de ma zone de confort. Finalement, cela m'a plongé dans un profond ennui en me donnant envie de faire une sieste pour accélérer le temps.


Werner Herzog est un réalisateur culte, signant des œuvres marquantes, comme Aguirre, la colère de dieu ou Fitzcarraldo avec Klaus Kinski pour l'accompagner dans sa folie créatrice. Ce sont des images que l'on garde en tête, de par la beauté et la démesure de l'histoire. En dehors de ces deux films (devenus des mirages dans mon esprit), ma connaissance du réalisateur est infime. C'est en parcourant sa filmographie, que je me suis souvenu de sa présence derrière la caméra pour la déplorable fausse suite inutile du Bad Lieutenant d'un autre réalisateur à part, Abel Ferrara.


La présence de Michael Shannon au générique était la raison principale de mon envie de m'infliger ce film, comme ce fût le cas avec le décevant Young Ones. Un acteur ne peut sauver un film, mais à la capacité de le rendre plus agréable. Ce ne sera pas le cas au sein de cette oeuvre aux dialogues risibles où l'ennui devient colossal au fil des minutes, malgré la beauté de la mer de sel. En dehors d'une introduction titillant notre curiosité, on se retrouve dans une histoire ne racontant pas grand chose. On se demande si c'est un rêve, en cherchant des signes permettant de confirmer cette sensation ou du moins des allusions culturelles, voir mystiques. Il est possible que je n'ai pas la capacité de décoder les références auquel le film se revendique ou alors, c'était trop subtil pour moi. Peu importe la réponse, je ne retiens que l'état de somnolence dans lequel le film m'a plongé et à moins que c'était l'effet voulu, cela ne m'a pas vraiment ravi.


Le long-métrage ne vaut pas la peine que je perde mon temps à m'épancher sur son cas, malgré les questions se posant durant la séance : Pourquoi? Rêve ou réalité? Ou allons-nous? Il fait froid en ce moment, non? Ai-je bien fermer le gaz en partant? Gael Garcia Bernal a toujours été aussi pénible? Pourquoi Veronica Ferres fait des selfies, des abdos et des pompes? Non mais sans déconner Werner, tu avais un projet derrière la tête en te lançant dans l'écriture de ton scénario ou tu voulais juste gratter de la thune à une multitude de producteurs te considérant comme un dieu? Dois-je tenter une analyse de cette oeuvre pour donner l'impression d'avoir pris cela au sérieux? Le méchant industriel va assumer sa responsabilité dans la pollution de notre planète, nous sommes donc dans une fable naïve où à la fin, les gentils sauvent le monde sans avoir besoin de Bruce Willis. Plus sérieusement, les extraterrestres vont-ils débarquer et analyser la chaise roulante?


"Voir Werner et dormir", voilà mon ressenti après cette séance qui me sembla plus longue que la traversée du désert de Gobi, en écoutant du Vincent Delerm à dos de coccinelle sous les effluves de l'Etna. Cela ne veut strictement pas dire grand chose, un peu comme ce film.

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le 8 déc. 2016

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Laurent Doe

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