un filon largement exploité...

Mais où est le film d'animation que j'avais vu dans ma jeunesse ? J'ai eu l'impression (désagréable) de voir une énième resucée des "Animaux de la forêt" (de Sherwood) et du Prince Jean en Afrique. Une pâle mise en scène à côté des figures emblématiques de Baloo dansant "Il en faut peu pour être heureux", de Kaa (Aie confiance) qui trouverait son homologue piètre hypnotiseur, des rhinos fonçant comme des beux ou des éléphants trompetant alors que la patrouille du colonel Hathi réussit à rendre ces pachydermes virevoltants.

Disney prendrait-il les gosses pour des niais ? Hormis le passage des sacs d'or attachés à la corde, il n'y a rien de transgressif (ou de disruptif) et notre résilience doit s'adapter à cette mièvrerie. Point de débat social sur le sentiment d'injustice qui devrait conduire les habitants de Nottingham à la rébellion. Il s'agit ici plutôt de Nothing Ames (Les âmes de peu de valeur). Les films d'animation de Miyazaki traitant de sujets sensibles (Ex. la pollution ou la perte d'un être cher) sont autant d'outils pédagogiques fourmillant de détails qui s'insèrent comme les pièces d'un puzzle dans un véritable récit narratif. Ici, on dirait que même le réalisateur ne croit pas un instant à son histoire. A choisir, il vaut mieux que nos chères têtes blondes regardent le film avec Kevin Costner et Morgan Freeman montrant comment le château de Loxley a été incendié et le père du héros tué ou l'autre version avec Russell Crowe montrant comment celui-ci a usurpé la place du fils mort dans une embuscade en France. Même si elle ne montre pas le Roi Richard reprendre sa place sur le trône... ce qui est hélas plus probable historiquement, mais moins glamour que le retour du roi rétablissant la justice.