Robin des Bois par zeugme
J'aime bien mes éclaireurs parce qu'ils ont pour la plupart des goûts différents des miens et des opinions .. éclairantes. Pour Russell des bois, je ne peux juste pas comprendre. Notez bien, je me transforme en sale gamin devant n'importe quel film avec un mec en collants ou une grosse épée factice. Mais, en ce jour de gueule de bois sévère, je retrouve exactement les sensations éprouvées au cinéma devant ce film.
L'histoire ne tient pas la route (un archer n'a pas la carrure physique pour se faire passer pour un chevalier; un noble anglais de cette époque parle français (version normande) mais pas un simple trouffion qui parle ce qui deviendra l'anglais; on ne filera JAMAIS la couronne à un simple type qui passe par là avec une armure). C'est pas grave, je mate pas mes films avec l'encyclopédie universelle sous la main, je peux débrancher mon cerveau et accepter la proposition d'un mec qui connait rien à l'histoire. Bon sang, j'ai supporté (et vaguement aimé) 10.000 qui était le viol ultime de 300 ans de découvertes archéologiques (et du bon sens).
Sauf que, le script ne tient pas plus la route pour raconter "une" histoire et passe tellement du coq à l'âne qu'on en a finalement rien à taper de personne dans le film. D'accord, le méchant est méchant, le gentil est gentil, la fille ... sort tout droit du Seigneur des Anneaux arc en sus. Mais bon, Harold & Kumar m'a vaguement fait rire avec le script le plus incroyablement débile de la création. Et définitivement, depuis Chevalier, les auteurs contemporain démontrent leur incroyable incompréhension de la société médiévale en ce qui concerne l'église. Le prêtre, là, qui confirme que l'église est vraiment méchante et insensible, est dans le contexte d'une stupidité qui dépasse le niveau humain. Ben oui, à cette époque, son boss aurait été Marianne, pas son supérieur ecclésiastique.
Oh, attends, c'est le MÊME SCÉNARISTE que Chevalier, BRIAN HELGELAND ! Je comprends mieux, c'est pas un film inscrit dans l'histoire contrairement à ce qu'il veut faire croire avec des éléments tirés du réel mais tous rendus de façon erroné, c'est un film qui réécrit l'histoire pour faire passer son message. Une chance que ce mec soit pas créationniste, il est encore plus malhonnête que Michael Moore dans ses méthodes.
Les scènes de bataille et l'histoire d'amour ... mais putain, pourquoi en faut-il toujours en dépit du bon sens ? Si c'est juste pour qu'elles soient là parce que ça fait partie du cahier des charges, autant les torcher vite fait et pas leur donner deux tiers du temps de présence. Passé l'impossibilité de faire passer le gars pour le mari de la veuve, on tenait là une situation intéressante pour développer la relation entre les personnages, mais non. Minimum syndical et on repart sur les intrigues de la cour (qui ne servent à que dalle, on aurait pu faire la même chose en dix secondes). Puis on repart sur l'enfance de Robin. Élément et approche intéressante ... oubliées quinze secondes plus tard. Ah, à la fin, Marianne peut tenir tête à un soldat de métier, arme à la main et armure sur les épaules. C'est pas juste parce que c'est la femme d'un noble qui aurait eu de la difficulté à s'entraîner discrètement, C'EST PARCE QUE MÊME SI ELLE ÉTAIT UN HOMME, ELLE AURAIT PAS PASSÉ LES DIX DERNIÈRES ANNÉES DE SA VIE À S'Y ENTRAÎNER TOUS LES JOURS PLUSIEURS HEURES COMME UN VRAI SOLDAT DE L'ÉPOQUE !
Bon, j'arrête de geindre.
En fait, le problème principal de Robin des bois, c'est qu'il enchaîne des scènes et des situations sans trop de rapports les unes avec les autres, avec un fil conducteur on ne peut plus ténu et une "intrigue" qui repose sur des erreurs de compréhension de l'histoire. A la fin, Robin n'a pas beaucoup plus de personnalité qu'au début, l'histoire d'amour tient sur deux lignes, l'amorce de la légende est inexistante. T'as vu deux heures de vide en collants. Tant qu'à faire, autant mater Kick-Ass (pour les collants) ou La rose et la flèche si tu veux un truc qui massacre moins le personnage.