Rivers and Tides
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Rivers and Tides

Documentaire de Thomas Riedelsheimer (2005)

En ce début de siècle où la préservation de l’environnement (et la cohabitation de l’homme avec celui-ci) incarne l’une des questions essentielles pour les générations futures, en ces périodes vacillantes où le temps se fourvoie à force de technologies trop souvent imposées, où les bonheurs simples s’abrègent sous le poids d’habitudes superflues, contempler Rivers and tides (le film ne se regarde pas, il s’admire, il se vit) procure une exceptionnelle sérénité dans l’impitoyable urgence du monde.

Suivant les pas du land artist Andy Goldsworthy dans ses processus de création, Thomas Riedlsheimer offre au spectateur un documentaire magique sur l’harmonie essentielle, bienfaitrice, entre l’homme et la nature. À travers la conception instinctive d’œuvres d’art éphémères (quelques heures, quelques jours, parfois des mois), aériennes, sensuelles et le plus souvent improvisées, en perpétuelle concordance avec les influences météorologiques (soleil, pluie, vent, marée) et la topographie du site choisi, le film donne à ressentir concrètement les éléments de la Terre comme un flux invisible, une force vitale à notre condition et nos aspirations.

Sous les yeux émerveillés du spectateur, Goldsworthy façonne des sculptures et des installations étonnantes (serpent de pierres, caducée de glace, toile d’araignée en bois, rivière de fleurs…) en prise directe avec les paysages alentour et le temps qui passe. Cette communion imperceptible avec le végétal et le minéral, sans mot ni explication démonstrative, voit l’artiste reconstruire un monde insaisissable où l’homme, comme revenu à ses origines, sait s’imprégner et vivre des ressources qui l’entourent, et non plus les exploiter et les détruire méthodiquement.

D’une grande humilité, Goldsworthy laisse ses œuvres à la seule perception d’une nature retrouvée, à sa seule appréciation et à sa seule autorité aussi. Balade contemplative et fascinante, très loin d’un pensum écologiste didactique, Rivers and tides purifie, stimule et aère considérablement l’esprit, permettant d’envisager d’abord les mystères d’une subtile mécanique créatrice, ensuite l’humble et constant respect que l’on se doit d’accorder à notre environnement.
mymp
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le 6 déc. 2012

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