Rio Lobo par pierrick_D_

Durant la Guerre de Sécession le colonel McNally,un officier nordiste,sympathise avec le capitaine Cordona et le sergent Tuscarora,deux soldats confédérés qu'il a capturés.La paix revenue,les trois hommes vont se retrouver,pour des raisons différentes,à Rio Lobo,une bourgade texane vivant sous le joug féroce d'un grand propriétaire terrien acoquiné au shérif local qui fait régner la terreur à la tête d'une armée d'adjoints peu recommandables.Dernier film d'un Howard Hawks âgé de 74 ans,cette oeuvre est symptomatique du déclin du western américain dans les années 60-70.Il y a pourtant du beau monde devant et derrière la caméra avec le réalisateur de deuxième équipe Yakima Canutt,ex champion de rodéo devenu cascadeur de cinéma,la scénariste Leigh Brackett,qui a écrit plusieurs grands classiques de Hawks et cosigne le script avec Burton Wohl,le directeur photo William H. Clothier et Jerry Goldsmith à la musique.Hélas le coeur n'y est plus trop et le film ne trouve jamais le ton adéquat entre humour désinvolte et violence tragique.Ce vieil Howard filme solidement mais l'histoire est salement décousue et s'égare régulièrement vers les rivages de la truculence grotesque confinant à la clownerie,ce qui ne cadre guère avec un fond des plus sérieux qui aurait dû être traité avec plus de rigueur pour paraître crédible.Là,dès que ça devient tendu on introduit une blague à la con qui vient ruiner l'ambiance et se vautrer dans le pittoresque raté.C'est dommage car il y avait de quoi faire,les rebondissements inattendus marquant le début du film étant prometteurs,tout comme l'arrivée des héros dans un Rio Lobo mis en coupe réglée par des sbires inquiétants et brutaux.Ensuite les guignolades surgissent et la façon trop facile dont les gentils viennent à bout de méchants finalement ridicules achève de plomber le scénario.De plus le script abuse avec ses incroyables coïncidences qui voient des soldats démobilisés des deux camps atterrir tous dans le même patelin paumé.Il faut quand même retenir la superbe scène inaugurale de l'attaque du train,originale et savamment découpée,qu'on doit sans doute plus à Canutt qu'à Hawks.Les comédiens,pris dans l'atmosphère émolliente de cette galère dramatique,ne savent visiblement pas trop sur quel registre évoluer.John Wayne,63 ans au compteur,assure encore mais manque évidemment de vivacité,tentant piteusement de compenser par l'auto-dérision,les jeunes femmes le qualifiant de vieux et de "confortable".Jorge Rivero est plutôt beau gosse,mais c'est un acteur faiblard et peu charismatique.La belle Jennifer O'Neill,qui n'en était qu'à son troisième film,se plante dans un surjeu de malade et sera pourtant magnifique l'année suivante dans son meilleur rôle avec "Un été 42".Jack Elam,si bon habituellement en malfaisant,est insupportable de cabotinage pour une fois qu'il incarne un type sympa.Seul Christopher Mitchum,un des fils de Robert,sort son épingle du jeu en jeune éleveur dynamique et débrouillard.