Il aura fallu attendre près d'une décennie pour que cet anti héros revienne enfin dans les salles obscures. Ce qui équivaut à une éternité pour tout fan du personnage et de la franchise. Il faut préciser que tout n'a pas été simple et qu'il y a eu quelques complications avant l'accouchement du bébé. En effet, suite à l'échec public du blockbuster Les Chroniques de Riddick en 2004, les producteurs de chez Universal, ne souhaitaient pas fomenter un autre projet dans l'immédiat (loin de là). C'est Vin Diesel et son équipe qui ont dû chercher des financements en Europe notamment, afin que ce troisième épisode se fasse.


C'est donc par la force des choses, qu'ils doivent revoir leurs ambitions à la baisse, avec un budget bien plus modeste. Fini la perspective épique du space opéra, ici on est essentiellement dans un registre plus modeste de série B typique, à la Pitch Black. Même si au fond, comme tout le monde, j'aurai voulu voir la suite logique de l'histoire (Riddick, roi des Nécromongers, allant braver la mort sur l'Anteverse), c'est finalement un mal pour un bien ce retour aux sources. A ce propos, on peut estimer que David Twohy fait un habile parallèle de son expérience Hollywoodienne, via une pensée du personnage principal: de la nécessité de revenir à l'état sauvage, de rester méfiant et sur le qui-vive.


En dépit de quelques maladresses et fautes de goût, je n'ai pas boudé mon plaisir devant cette nouvelle aventure. Je me suis bien amusé, je n'ai pas vu le temps passé, et élément important: j'ai surtout retrouvé le style burné (dans la mise en scène et l'écriture) des précédents opus.


Le film est divisé en trois parties bien distinctes:


En premier lieu, Richard B. Riddick, trahi par les siens, est laissé pour mort sur une planète hostile et désertique. Pendant les trente premières minutes du long métrage, le personnage lutte tant bien que mal pour sa survie. Ce long passage quasiment muet est fort réussi.


Voyant que la faune locale est nombreuse en plus d'être belliqueuse, le Furyen fera appel à des chasseurs de primes, en activant une balise d'urgence, afin de partir de ce lieu avec leur vaisseau. C'est à ce moment là, que l'on bascule sur la seconde partie. On adopte le point de vue de ces mercenaires, Riddick est beaucoup moins présent, il représente une menace qui apparait et disparait sporadiquement. Contrairement à certains, je n'ai pas trouvé ce changement de narration dénué d'intérêt. Puisque Twohy a eu l'intelligence de mettre en scène deux clans de mercenaires. Donc forcément, ça donne quelques scènes cocasses entre ceux qui roulent des mécaniques et ceux qui se tirent la bourre pour avoir la tête de la proie.


Et pour finir, on tombe sur la dernière partie, où Riddick se fait capturer et se voit dans l'obligation de faire équipe avec ses convives car la menace (les bestioles de cette planète) dépasse tout le monde. Là aussi j'ai aimé ce final, car c'est une sorte de réminiscence des évènements entrevus dans Pitch Black.


Tout ça pour dire, que je n'ai pas ressenti de faiblesse au fur et à mesure que le récit avançait. Le script tient la route du début jusqu'à la fin. C'est efficace, j'en demandais pas davantage sur ce plan là.


Visuellement, c'est de bonne facture pour un budget limité. Le design ainsi que le rendu des bestioles sont convaincants, les décors sont plutôt jolis,... En revanche, là où c'est moins bien fait, c'est lorsque les protagonistes utilisent les motos. Hormis ce détail, l'ensemble est plus que crédible en terme d'effets spéciaux. Le réalisateur s'est bien débrouillé avec les moyens du bord. Et pareil pour la mise en scène, il y a de très bonnes idées, même si cette dernière n'est pas exempte de défauts, Twohy arrive sans mal à iconiser Riddick. Et accessoirement, ça fait plaisir de revoir Vin Diesel avec du charisme et de jouer un vrai personnage. J'avais presque oublié qu'il en était capable avec tous les machins insipides auxquels il a participé ces derniers temps.


Vous l'aurez compris, malgré mes attentes démesurées, je ne suis pas déçu par ce nouveau film. Bien au contraire, j'ai hâte de voir la suite. Si, bien évidemment, ils veulent bien en préparer une. Et je suis encore plus impatient (car là c'est du concret) de la sortie du dvd/blu ray pour de me délecter de la version originale (la VF étant atroce), ainsi que de la director's cut.

Jubileus
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le 5 déc. 2015

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