Alors âgé de 81 ans, George Cukor clôturera avec Riches et célèbres une carrière longue de six décennies, et offre encore deux beaux rôles à des femmes, qu'il aura sanctifiées dans ses films.
Sur une vingtaines d'années, on suit Jacqueline Bisset Candice Bergen qui sont deux amies d'enfance, mais qui vont se brouiller quand la seconde va se marier avec le grand amour de la première, et ils partent vivre sur Los Angeles où elle va écrire un roman tiré de leur histoire à eux trois. A la fin des années 1960, Bisset rejoint le couple en Californie afin de pouvoir découvrir ces écrits, et également de faire table rase du passé.
Pour commencer, il est inutile de chercher un quelconque trait de génie dans la réalisation, qui fait penser à un feuilleton de cette époque bénie des années 1980 où le brushing était roi. On voit bien que l'attention de Cukor est portée sur ces deux personnages, deux femmes antagonistes, mais qui au fond se rejoignent dans le pire. Il faut dire que Riches et célèbres est avant tout le projet de Jacqueline Bisset, qui le produit, mais elle ne phagocyte pas l'écran, laissant de belles scènes à son amie et rivale Candice Bergen. D'ailleurs, cette dernière a eu une fille, qui est jouée par une certaine Meg Ryan dont ce fut le premier rôle à 17 ans. L'homme ici, joué par David Selby, est plus comme un faire-valoir et un emmerdeur-né, semant encore plus le trouble entre les deux amies. D'ailleurs, pour se venger, et se remettre de cet amoureux de l'enfance, Bisset est clairement montrée comme une croqueuse d'hommes, faisant même l'amour dans l'avion au moment de l'atterrissage dans les toilettes, scène reprise (et assumée) de Emmanuelle.
La morale de l'histoire est celle de la force de l'amitié qui finalement résiste à tout, même aux amours tempétueuses, avec un très beau plan final qui clôt idéalement le cinéma de George Cukor. D'ailleurs, très belle musique de Georges Delerue.
Au final, Riches et célèbres sera un gros échec commercial, et par ailleurs un coup de frein à la carrière de Jacqueline Bisset. Dommage en fin de compte, mais c'est rare qu'un homme propose un si touchant duo féminin.