La jaula de oro ou rêve d'or raconte l'histoire de trois jeunes Guatémaltèques qui fuient leurs pays natal pour rejoindre les Etats-Unis d’Amérique pour Los Angeles. Au cours de leur périple, ils vont croiser la route d'un étrange garçon, un indien du Chiapas ne parlant pas un mot espagnol : cette rencontre va bouleversé leur traversée.


Premier film pour le réalisateur Espagnol Diego Quemada-Diez, et très grand coup d'essai. Avec un regard critique et amère sur l'immigration clandestine, volonté de montré la violence et les difficultés rencontrés par ces gens si nombreux rêvant d'une vie meilleure et qui pourtant vivent un enfer.


Les 3 personnages mises en scènes sont tous les trois représentatifs d'une classe ou d'une branche sociale particulière : On a cette jeune fille qui décide de se déguiser en garçon pour pouvoir voyager " comme un homme "
car oui les regard porté sur les femmes est bien différent de celui porté sur les hommes. La scène du bandage des seins et du changement de coiffure est très symbolique : la femme perd tous ses attributs pour se fondre, se mêler dans un monde d'homme. La transformation est stupéfiante mais malgré cela ce qui reste de sa part de femme est encore plus appréciable : la douceur et l'humanité d'une jeune fille qui se bat pour survivre et qui prône encore des valeurs de tolérances et d'égalités.La beauté et la douceur féminine n'en ressort que plus beau, montrant la superficialité de l'apparence physique auquel on attache probablement trop d'importance aujourd'hui.


Le héros, Juan est un individu solitaire, plein de rêve et d'ambition.Il reste à la fois discret et peu bavard, constamment en train de rêver de cette nouvelle vie qu'il veut tant avoir. L'évolution de ce personnage est liée à celle des deux autres. Leader dans l’âme, il n'est au final rien sans les autres. Derrière ces belles bottes se cache un désir profond de reconnaissance, il veut tout faire bien ne laisser rien au hasard.


Ensuite apparaît cet Indien, étrange énergumène au dialecte inconnu. Exaspérant au premier abord Juan, il devient bel et bien le troisième membre de ce trio de fortune. Il représente à lui seul les communautés sauvages et non civilisés qui disparaissent les unes après les autre au profit d'une société capitaliste occidentale . Cet Indien de part son air d'ahuri apporte fraîcheur et vitalité dans ce combat de tous les jours, il devient essentiel pour ces compagnons car par sa simple présence il rappelle comment les choses peuvent êtres à la fois simples et belles.


C'est donc à travers ce trio qu'on évoluera dans la peau d'immigrés clandestin fuyant la pauvreté vers l'espoir d'une vie meilleur. A chaque pas qui les rapprochaient, on voit bien la difficultés d'avancer. A chaque pas leurs amitiés n'a fait que se renforcer. Cette complicité qui deviendra une amitié voir un amour passionnel sera le point d'encrage de ce rêve brisé, cette réalité qui brise tout.


Ce drame est filmé de façon a ce que l'on comprenne que la vie ne tient qu'a un fil. Chaque instant qui passe est synonyme à la fois d'espoir mais aussi de fin, fin brutale d'une vie déjà suffocante. Jusqu'au bout on suivra ces gamins avec de l'or dans les yeux qui jusqu'au bout croiront en leurs rêves, on sera pris par cette tempête d'espoir, cette neige virevoltante qui nous pousse à avancer. Si on avance pas, on n'existe pas.

Félix_Leloup
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le 9 avr. 2014

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Félix  Leloup

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