Retreat, c'est un bon petit film, qui bien qu'il ait un certain potentiel, ainsi qu'un casting composé de bonnes têtes, s'est vu refuser une sortie en salles (un comble, surtout pour production jouant sur l'enfermement) et est tombé récemment directement dans les bacs. En lisant vite fait le synopsis on se dit que ça va faire mal de voir ça après avoir vu l'excellent Contagion, mais on lui accorde le bénéfice du doute, ne serait-ce que pour le plaisir de retrouver Cillian Murphy, acteur qu'il n'est plus la peine de présenter. Et oh surprise, cette petite production Anglaise offre une approche totalement différente du genre, le film étant un huis clos total, plus un thriller qu'un vrai film de pandémie, avec comme nerf central « peut-on faire confiance à étranger, surtout quand celui-ci est particulièrement patibulaire ? ». Pas de morale cependant, car ça n'est pas là le sujet du film, son seul intérêt étant de jouer avec notre imagination, et comme tous les protagonistes, notre paranoïa, et c'est avec une succession de rebondissements et autres twists multiples que l'aventure réussit à maintenir en haleine, du début jusqu'à la fin.
Bref, Retreat fait partie de ces films possédant une réelle puissance, une tension à glacer le sang, et nous montre le talent de son réalisateur et scénariste, Carl Tibbetts, qui avec ce premier essai nous livre quelque chose de relativement convainquant.
On pourra tiquer devant un Jamie Bell qui a tendance à faire un peu trop dans la démesure, une Thandie Newton qui quant à elle n'assume qu'à moitié son rôle de femme forte, et un Cillian Murphy quelque peu laissé au second plan, même si son personnage l'y obligeait un peu.
Au final on aura passé un moment sympathique, certes pas le meilleur du genre, mais offrant suffisamment de substance pour ne pas lasser, ce qui est bien tout ce qu'on pouvait lui demander.
Pour conclure, les amateurs de peurs dont l'incertitude est conservée jusqu'au final auront quelque chose rappelant Bug ainsi que le futur The Divide. Si en revanche le côté twists redondants vous agace, la bobine aura vite fait de vous rebuter, même si elle est assez courte, n'excédant pas les 90 minutes.
Mention spéciale pour le final, qui est à peu près aussi noir que ceux que pouvait nous servir George Romero à son époque, et que l'on avait pas vraiment vu arriver.