L’Angleterre, c’est ma dope : la bouffe, la politesse, la bière, les maisons alignées, l’uniforme à l’école, les jokes fines et potaches à la fois, les saucisses aux oeufs au petit déj, les claviers dans le punk, la lande moite, la baston, les claques dans le dos au pub, les coups qu’on s’offre et ceux qu'on se donne.
Les cinéastes : Loach, le raconteur de la misère, et Ivory, l’américain qui relit (relie?) l’Angleterre victorienne.


Quel que soit le bout de la caméra par lequel on regarde ce pays, il y a chez ceux qui le filment quelque chose d’un mélange de l’extrême classe et de la plus grande vulgarité ; de la sagesse populaire et des absurdités de sa noblesse.
Et, aussi étrange que cela puisse paraitre - surtout au regard de l’immonde système social anglais - ces gens n’ont pas besoin d’inscrire la fraternité à leur blason pour se souvenir de son existence.


C’est ce que disent, je crois, Ivory et Loach. Je me sens dans leurs films comme dans les rues d’une ville britannique. Ma madeleine à moi, c’est ce foutu pays pétri de défauts dont je suis profondément amoureux.


Le cinéma d’Ivory, c’est une décoction à la camomille de ce que l’Angleterre a de plus beau, de plus rassurant, et aussi de plus noir et austère. Brassage qu’on retrouve chez le père Loach, à l’envers.


Je me sens chez moi là-bas comme Emma Thompson à Howards End : « J’ai cru reconnaitre son pas », lui fait la domestique que l’on entend peu et qu’on croit simple, mais qui résume en une phrase discrète tout ce que je trouve de si beau à cette île.


https://www.youtube.com/watch?v=cYQTL-ws6p4

Latrouille
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le 4 avr. 2017

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