Voilà un film qui surfe sur une vague d’exploitation. Nul doute que Class of 1984 racolait un peu lui aussi en termes de violences, seulement ici, celle-ci se limite à des plans gores censurés où on ne voit rien, et pour ce qui est des scènes de sexe, on fait ça habillé. Des détails qui ne trompent pas et qui trahissent une volonté un peu moins jusqu’auboutiste que dans l’oeuvre de Lester. Ici, c’est Sean Cunnigham (mr Vendredi 13) qui est aux commandes, donc un élément de plus à rajouter à la thèse du film d’exploitation. Et enfin, la comparaison est évidente avec le style de Craven, au hasard avec La dernière maison sur la gauche. La manière de filmer est assez proche (bizarre qu’un film des 80’s soit filmé comme un film des seventies), et pour ce qui est de la morale, elle est aussi claire que chez Craven. Nous avons une famille unie entre un père militaire (comprendre que le sens du devoir est présent) et ses deux enfants, qui vont au lycée. A la suite d’un accident, le père meurt, laissant ses enfants à l’a charge d’un oncle, qui les fait déménager dans une fête forraine qu’il est en train de retaper. Tout commence bien, mais la soeurette est jolie, ce qui ne manque pas de faire tourner la tête d’une bande de caïd dans le coin. Et ces caïds sont de vraies petites terreurs en puissance ! Ils tirent pendant leur temps libre sur des bocaux avec le colt à papa, ils dressent un chien pour faire des combats, bref, ils cumulent les tares jusqu’à prendre les paris sur qui dépucellera la soeurette. S’ensuivent alors des scènes de drague nanarde où nos différents caïds vont tenter des approches auprès de la belle effarouchée, toujours peu enclin à se montrer conciliante (elle ne se sent pas prête avec eux, ils sont trop directs). Alors nous avons un petit jeu d’escalade de violence qui dure un peu (mais où cette fois ci les héros réagissent rapidement et fort en face de l’affront), ce qui nous amènera tout droit au final opposant soeurette et caïds lubriques, puis caïds effrayés et famille au complet, qui vont laver leur linge sale tous ensemble. A ce titre, le final se pare d’une certaine efficacité, utilisant les différentes attractions du parc à thème un peu comme Bienvenue à Zombieland le proposait, et nous proposant une violence qui éclabousse, même si elle peine à impressionner, censure oblige (on sent que le film s’est vraiment contrôlé pour rentrer dans des limites d’âge commerciales). Mais si au niveau moral, le tout est assez lourd (le happy end est assez drôle à ce titre), les personnages sont sympathiques. Nos héros tout purs tout beaux sont attachants, et nos petites racailles sont ma foi sympathiques, avec un chef de meute à la coiffure blonde me rappelant un peu le Yakuza d’Ichi The Killer. Un divertissement violent amusant et ayant l’air engagé, sans que la formule commerciale ne soit trahie un seul instant. Sympathique.

Voracinéphile
6
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le 4 déc. 2015

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