Remake, Remix, Rip-off raconte l'histoire du cinéma turc, en particulier le cinéma populaire calqué sur des films étrangers.
On y découvre que derrière la production prolifique des années 60 et 70 des studios Yeşilçam se cachent des conditions de travail à peine imaginables. Il n'y avait que 3 scénaristes pour tout le studio, à qui on demandait d'écrire 300 films par an, les bobines de film étaient rationnées et les réalisateurs n'avaient pas vraiment le droit à l'erreur. Pire encore, c'est aujourd'hui au tour des créateurs de séries télé de subir des conditions de production invraisemblables.
Le documentaire est assez complet, riche en témoignages et en images d'archives, et l'historique de la production audiovisuelle jusqu'à aujourd'hui est très bien mené. En revanche, j'ai été un peu dérangé par une cohabitation pas très bien maîtrisée entre des messages sérieux et les extraits de films loufoques qui dédramatisent tout. Le documentaire alterne en effet sans cesse entre des extraits qui tournent en ridicule ces films réalisés avec presque rien et la triste réalité qui se cache derrière, si bien qu'on ne sait plus si on doit se moquer ou s'offusquer de ce qu'on voit.