Sensations fortes au quatre coins du globe !

Le Reel Rock Tour présente chaque année un petit panorama de meilleurs des films d'escalade. Une sortie événementielle en salles (façon Montagne en scène) dans une vingtaine de villes en France, suivi d’une disponibilité en VoD sur le site Reel Rock.

Chaque édition est un rendez-vous incontournable pour les amateurs de la discipline, un petit plaisir coupable du grimpeur en quelque sorte. Alors que les précédentes éditions étaient toujours présentées en fin d’année (autour du mois d’octobre), les organisateurs ont décidé de remonter l’événement en avril, pour être plus proche de la tournée américaine, traditionnellement en début d’année).

Au programme de ce cru 2024, quatre courts métrages documentaires qui nous font voyager pour notre plus grand plaisir aux quatre coins du globe !


YEAH BUDDY

Voici un premier court métrage tourné vers le dépassement de soi, de ses peurs et de ses démons. Nous suivons la jeune grimpeuse australienne de 19 ans Angie Scarth-Johnson. La jeune fille s’est fait connaître il y a déjà quelques années en devenant la plus jeune grimpeuse à enchaîner une voie de niveau 8b, Swingline, à l'âge de 9 ans seulement. Elle réalise son premier 9a à 15 ans, et compte désormais un palmarès très impressionnant. Angie décide de se rendre à Majorque, au royaume du légendaire Chris Sharma, pour s’essayer au psicobloc, cette discipline particulièrement photogénique qui consiste à grimper des parois en bord de mer, sans protections, et à tomber à l’eau en cas de chute. Mais Angie a peur de la mer : chez elle en Australie, elle est synonyme d’attaques de requins et de multiples risques de mort. Tétanisée dans sa première voie, elle fait appel à la britannique Hazel Findlay, grimpeuse elle aussi et coach sportif, pour dépasser sa phobie.

Yeah Buddy est un magnifique film qui donne envie de se baigner, de grimper et de profiter du soleil méditerranéen !


JIRISHANCA

Cap maintenant sur le Pérou en compagnie de Josh Wharton et Vince Anderson, deux alpinistes qui tentent l’ascension du Jirishanca, l’un des plus hauts sommets des Andes, curminant à 6 094 mètres d’altitude. Ce n’est pas leur première tentative mais chaque année, une tentative est plus hasardeuse que la précédente. En cause, la fonte des glaces qui s’accélère, rendant la neige instable et découvrant un rocher extrêmement friable.

Les images de ce court métrage sont réellement à couper le souffle. Une pointe quasi parfaite tourné vers le ciel, trois jours d’ascension technique (gravir des longueurs en cotation 8 à 6000m d’altitude !). Le film donne envie de booker des billets d’avions pour s’envoler vers le Pérou !


WITH MY HEART

Sans doute le court métrage le plus faible du programme, et encore. Cette fois, c’est au Japon que nous posons nos valises, dans la région du mythique mont Mizugaki, un territoire sacré qui fait face au mont Fuji. With my heart s’attarde sur le caractère philosophique de la grimpe à travers la figure de Sachi Amma, figure emblématique du monde vertical japonais puisque le jeune homme a gagné deux fois de suite, en 2012 et 2013, le circuit des coupes du monde de difficulté (aka les voies, où l’on est encordé, par opposition au bloc où l’on évolue à faible hauteur sans autre protection que des tapis de réception). Après sa retraite sportive, le japonais s’est tourné vers l’outdoor.

Le court métrage retrace son processus de travail dans l’ascension d’un magnifique piton rocheux, en escalade traditionnelle (c’est-à-dire sans points d’encrage fixes, en ne grimpant qu’avec des coinceurs qui pourront être retirés après l’ascension, laissant le rocher vierge de toute action humaine).

Encore une fois, de très beaux paysages verdoyants !


CLIMBING NEVER DIE

Pour clore ce programme, changement de registre avec un film éminemment politique. Nous suivons Matt Groom, présentateur officiel et iconique de toutes les compétitions internationales (une sommité à l’accent délicieusement British, rien à voir avec les pseudo-journalistes de France TV ne connaissant absolument rien au sport qu’ils commentent), qui part en Ukraine en 2022 – au plus fort de la guerre avec Poutine – à la rencontre de la communauté de grimpeurs locale. D’abord à Kiev pour les championnats nationaux (les Ukrainiens ont notamment un excellent niveau mondial en vitesse), puis dans une ville sous les bombes, à quelques kilomètres de la ligne de front.

Climbing never die est un documentaire glaçant qui montre de quelle manière le sport permet de garder espoir dans un monde où tout s’écroule.


Pour d'autres films sur l'escalade et l'alpinisme, n'hésitez pas à visiter ma liste : Escalade et alpinisme : la montagne dans tous ses états.

Bonne grimpe à tous ;)

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le 5 avr. 2024

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D. Styx

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