Red Rock West
6.6
Red Rock West

Film de John Dahl (1993)

Hormis le Sailor & Lula de David Lynch, on ne peut pas dire que les années 90 commencèrent bien pour Nicolas Cage. Pourtant, au milieu des comédies bas de gamme et des thrillers échappant de peu à la case vidéo est apparue une petite perle du film noir, un long-métrage discret qui a non seulement et malheureusement fait un flop mondial mais est directement sorti en direct-to-video aux États-Unis, personne n'ayant vraiment voulu distribuer le produit. Seuls la France et quelques autres pays ont daigné diffuser le film au cinéma avant que les États-Unis ne lui offrent une poignée de diffusions en salles. Pourtant, Red Rock West est une trouvaille qui méritait bien plus que ce traitement peu élogieux...


Le scénario nous présente Michael, un vagabond sans le sou aussi bon envers son prochain que désespérément naïf qui arrive dans une petite ville du Wyoming afin d'y trouver du travail. Au moment endroit au mauvais moment, il est pris par le barman pour un tueur professionnel chargé d'éliminer sa femme contre une grosse somme d'argent. Et quand il va prévenir la demoiselle, il va découvrir qu'elle lui offre le double pour liquider ce mari assassin. À partir de là, Michael sent l'embrouille et va tout faire pour déguerpir mais va être rattrapé par les emmerdes, comme aspiré par cette ville fantôme qu'est Red Rock. Tout semble échappé d'un film des frères Coen : la petite bourgade bien trop tranquille, une histoire de meurtre arrangé, un pauvre loser charismatique, une femme fatale, des gros flingues et un ton de film noir mêlé à une atmosphère parfois décontractée.


On se régale à contempler cette péripétie simple mais efficace, envolée et hypnotique où Nicolas Cage brille de sa simplicité, le regard ténébreux et les dents serrées face à la belle Lara Flynn Boyle, l'excellent J.T. Walsh et le toujours aussi déjanté Dennis Hopper, ici délicieux en tueur à gages bavard. Auteur du déjà acclamé Kill Me Again, film noir dans toute sa splendeur, le réalisateur John Dahl nous livre ainsi un western moderne trépidant où traîtres en pagaille et faux-semblants se mêlent aux coups de pétards et aux billets verts, faisant de Red Rock West une œuvre trop souvent mésestimée pourtant exaltante du début à la fin.

MalevolentReviews
6

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films avec Nicolas Cage

Créée

le 2 avr. 2019

Critique lue 159 fois

Critique lue 159 fois

D'autres avis sur Red Rock West

Red Rock West
oso
8

Outsider ténébreux

Vraiment attachant ce Red Rock West. Typiquement le genre d'outsider qui paye pas de mine, qui ne tente jamais de se faire passer pour ce qu'il n'est pas et livre la came sans rechigner à la tache...

Par

le 23 août 2014

13 j'aime

1

Red Rock West
Ugly
7

Style néo-noir affirmé

Ce thriller décalé confirmait le talent de John Dahl après l'excellent Kill me again ; spécialiste des retournements inattendus et des ambiances électriques, il reprend ici tous les ingrédients du...

Par

le 17 juil. 2018

11 j'aime

2

Red Rock West
Vnr-Herzog
6

Arnaques, crimes et Wyoming

Nicolas Cage est un loser, ce n'est pas un jugement de valeur, c'est le point de départ de Red Rock West. Un loser qui atterri par hasard dans un bar de Red Rock où le patron lui propose un job en le...

le 10 mai 2013

8 j'aime

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

67 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

43 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

39 j'aime

10