Au moins on a échappé à "MacDonald".
Sauf que c'était le nom de la doubleuse de Merida, Kelly MacDonald.
Comment dire.
Je suis raciste capillaire. Les chevelures rousses ont un don unique pour m'émouvoir. Je pourrais pardonner beaucoup à une fille simplement parce qu'elle a une crinière de feu. Ce fut le cas de Merida, à qui j'ai pardonné tout le long du film de se comporter comme la gamine de seize ans qu'elle était, tout ça grâce à l'immense tignasse qui recouvre sa tête toute ronde, et son accent à couper au couteau.
Alors oui, on est clairement face à un Disney. Avec des personnages très attachants, des gags qui fonctionnent très, très bien, d'autres qui tombent à plat, mais surtout une intrigue cousue de fils blancs du DÉBUT à la FIN. Sans mentir, en voyant la première scène, je pouvais décrire la scène finale. Et aucune révélation ne m'a surprise. Néanmoins, je peux pas décemment condamner le film sur ce plan quand il s'adresse à de jeunes enfants.
Mais quand même, il manque quelque chose.
Un je ne sais quoi, un grain de folie, un niveau de lecture double (car oui, il n'y a pas que les enfants qui aiment les dessins animés), que sais-je. Quelque chose qui fasse un peu vibrer ma corde sensible de grosse connasse aigrie, comme la grande majorité des Pixar l'ont fait sans le moindre mal (Là-haut, Toy Story 3, Wall-e, Ratatouille...). Un plus. "Brave" se regarde avec plaisir, quoique toute l'intrigue avec l'ours m'ait laissée un peu... froide ? Je sais pas, l'idée d'une fille qui tente de conquérir sa propre main pour échapper au mariage arrangé me paraissait follement séduisante, et se détourner de ça pour faire une histoire d'ours m'a un peu interloquée, et oserais-je même dire déçue. Mais bon, tant pis. Reste quand même que c'est pas un grand cru Pixar.
Visuellement, c'est une merveille. Les paysages sont magnifiques et nous rappellent sans problème toute la beauté des Highlands. La BO, signée Patrick Doyle, est une merveille. En plus moi, foutez-moi des cornemuses n'importe où et je suis contente, je me sens chez moi (mais ça marche pas avec Call me Maybe, faut pas déconner non plus). Les personnages cartoonesques (les grands types en tartan ultra baraqués avec la grosse barbe, les petits gamins à la tête énorme qui DIEU MERCI restent drôle parce qu'ils ferment leur gueule, la servante bien en chair avec son immense décolleté... sans oublier Merida) sont superbement animés et le méchant a sans nul doute un potentiel énorme pour faire flipper les gamins.
Oh, et honnêtement, je plains ceux qui n'ont pas pu le voir en VO. L'accent écossais à couper au couteau est tout simplement incontournable. L'un des gags récurrents d'ailleurs, c'était le jeune prince qui parlait avec un tel accent que même ses compatriotes ne parvenaient pas à le comprendre. Ben je peux vous dire que dans ma salle, ça fonctionnait à chaque fois. À croire qu'on a tous du un jour converser avec un Écossais et qu'on y a laissé des plumes.
Donc bon, Rebelle se regarde. Avec plaisir, même. Mais je ne sais pas, je ne le vois pas rentrer dans le panthéon des grands Pixar. Manque quelque chose. Et ça, aucune dose de tâches de rousseur et de crinières de feu n'y pourra rien.
(et on a beaucoup rigolé - et pleuré - à la pub de barbie Merida.)