On croit toujours que les limites du bon/mauvais goût (à vous de choisir) ont été atteintes en matière de zombies, puis surgit toujours cette bobine inattendue qui vient vous prouver que non, on peut aller plus loin. D’un côté nous avions récemment eu L.A. Zombie, qui lui prouvait que c’étaient les limites de la médiocrité qui pouvaient être repoussées, puis d’un autre on avait Zombie Ass: Toilet of the Dead, signé par le trublion du genre qu’est Noboru Iguchi. Finalement il semblerait que ce Rape Zombie: Lust of the Dead soit celui qui réunisse tous les éléments pour être le plus extrême. Plus question d’un zombie qui se promène le zgeg à l’air et ranimant les morts à grands coups de dard dans la boîte à Kinder (cette phrase va très mal sonner dans Google Traduction), ici tous les hommes se sont transformés en zombies errant le froc baissé et violant toute femme se trouvant sur leur chemin. Il est évident qu’un certain public féminin ne pourra pas tolérer une telle bobine, et c’est compréhensible, mais pourtant, sous la couche de crasse et de colle à postiche se cache un texte assez cru, ça n’est pas un virus, mais simplement l’évolution des hommes, et cela est d’ailleurs mis en avant pas une scène d’introduction où un mari bat et viole sa femme alors qu’il est encore pleinement humain. Puis c’est là aussi que l’approche devient intéressante, qu’est-ce qu’a d’humain un homme qui bat et viole sa femme ? Il n’a plus rien, il a juste autant de neurones que le plus idiot des zombies.
Cependant le réalisateur Naoyuki Tomomatsu n’a pas voulu non plus nous embourber dans une critique des comportements de l’homme contemporain. Il place certes sa façon de penser, mais tout comme Romero avec Zombie, il ne cherche pas non plus à nous engluer dans une mélasse de réflexion, car nous sommes surtout là pour nous marrer devant un film au pitch WTF, accompagné de ses effets-spéciaux cheapos au possible, de gore, de ses expositions de poitrines nippones et de ses dialogues totalement absurdes. Et là-dessus on peut dire que nous ne sommes pas déçus ! La production a beau avoir été faite avec des bouts de ficelle, les donzelles sont loin d’être moches, et en plus ont des poitrines impressionnantes, au point que l’une d’elles explosera l’objectif d’une caméra avec son téton ! Faut dire qu’avec un casting comptant Asami, qui n’est plus à présenter, on savait à quoi s’attendre !

Puis les maquillages sont quant à eux dans la veine des films de zombies sauce rétro japonaise, tous plus ou moins ratés, et sans logique aucune, un coup ils ont les yeux dégoulinant de sang, un autre le visage blanc, et pour finir ont peut même les voir se promener avec des bouts de bidoche collés sur la tronche. Des détails cosmétiques qu’apprécieront les amateurs de craignos zombies, si toutefois ils réussissent à se concentrer sur leur tête, car entre les actrices et la démarche de ces zombies qui courent le pantalon baissé (La marche de l’empereur en trashos quoi), difficile d’y faire trop attention, et surtout d’arrêter de rire. Le gore quant à lui est présent, mais l’on regrettera que la production n’y soit pas allée plus fort, comme le ferait une production Sushi Typhoon/Nikkatsu. On a bien des décapitations, des bites coupées, quelques bons bains de sang et des combats au katana faisant voler l’hémoglobine, mais malheureusement le « vrai » sang n’est utilisé que pour les plans rapprochés, de piètres CGI ayant été rajoutés en post-prod pour les plans larges.
Et pour finir les dialogues sont quant à eux très souvent clichés et versent dans une crétinerie inhérente au genre, survoltée et sans limites, soutenus par ceux des dirigeants, comme toujours à côté de leurs pompes, en plus d’être affreusement phallocrates.
Rape Zombie: Lust of the Dead est évidemment LA bobine à voir si l’on est amateur de cinéma BIS puissance mille façon nipponne. Naoyuki Tomomatsu s’exprime à fond, ne se laisse pas brider par les contraintes de l’orientation pinku (érotique) de sa pellicule, lui conférant bien moins de budget que lorsqu’il travaillait avec Yoshihiro Nishimura sur Vampire Girl vs. Frankenstein Girl. Il nous prouve qu’avec un peu de talent et une équipe qui s’investit on peut arriver à fournir un divertissement comblant toutes les déviances qui ont pu traverser un jour l’esprit des zombies-addicts, en plus de faire passer un message.
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le 7 août 2012

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