"Bonsoir, une place pour Rambo s' il vous plaît".
Ça a l'air de rien cette phrase, mais pour moi ça représente beaucoup.
Cela signifie que je vais voir un Rambo au cinéma, et c'est sans doute la dernière fois que je la prononce.
Tout cela pour dire que je voue un culte pour Rambo depuis tout petit. J'ai grandi avec, je les ai vus et revus. Je suis donc bien conscient que mon avis est totalement subjectif, voire même que je manque de discernement en ce qui concerne la qualité réelle des différents épisodes.
Il n'empêche que je les adore, et rien n'y changera.
Cette critique est donc celle d'un fan qui nourrissait beaucoup de craintes quant au bien fondé de ce cinquième épisode.
Le quatrième proposait une conclusion parfaite. Une fin qui répond au début du personnage.
Dans le tout premier, Rambo arrive sur un chemin de terre sans savoir vraiment où il va.
A la fin de ce quatrième épisode, Rambo emprunte un chemin de terre, pour rentrer chez lui, chez son père.
Il sait où il va, la boucle était bouclée.
Pourquoi alors en faire un cinquième?
Le Rambo de trop?
Eh bien NON !!!
J'en suis ressorti soulagé et ravi ! Même si j'ai moyennement apprécié l'absence de cicatrice sur la joue gauche, stigmate du deuxième épisode.
Ce cinquième est encore plus sombre.
Rambo est poussé dans ses derniers retranchements pour mieux laisser éclater sa rage et sa haine.
L'intrigue fait fortement penser à A beautiful Day (surtout dans l'usage du marteau de nos deux héros) mais qu'importe. Il ne s'agit que d'une partie du film.
Cette partie n'est que la goutte d'eau qui fait dégoupiller la bête de guerre.
Le vétéran "cramé par le Vietnam", va ainsi déverser toute sa rage et sa haine.
Après le Rambo de Reagan, ce serait le Rambo de Trump? Poutreur de méchants mexicains? Le raccourci est un peu facile. Juste bon pour les détracteurs de Rambo.
Rambo paraît usé, brisé, désabusé, mais reste la machine de guerre créée par son pays.
La dernière partie est d'une violence inouïe. Un déferlement de rage froide.
Aux petits malins voulant faire le comparatif avec Home Alone, je leur répondrai de plutôt faire le parallèle avec First Blood, lorsque Rambo piège et neutralise les forces de police dans la forêt. Sauf qu'ici, Rambo se montre sans pitié.
Ce Last Blood est absolument jouissif !!!
J'y ai retrouvé le Rambo que j'aime. Écorché, révolté, implacable et sanguinaire. Pur produit du broyeur " EtatsUnien".
Là où certains trouvent refuge dans la religion (à l'image de la grand-mère), lui trouve refuge dans ce qu'il sait faire de mieux.
Finalement ce n'est pas le Rambo de trop.
Le message est profondément pessimiste.
Rambo ne pourra jamais trouver le repos.
La boucle ne pourra jamais être bouclée.