Vous connaissez le seul mec sur Terre qui avait aimé le film R.I.P.D. Brigade Fantôme (2013) ? Eh ben c’est moi. Alors que tout le monde descendait en flèche le film de Robert Schwantke avec Jeff Bridges et Ryan Reynolds, j’y avais vu un sympathique divertissement, certes bourré de défauts mais néanmoins très agréable pour une petite soirée d’hiver cocooning au coin du feu. Malgré son four au box-office, arrivant à peine à 78M$US de recettes pour 130M$US de budget (hors coûts marketing), voilà que débarque sans crier gare, 9 ans après le premier opus, une suite intitulée R.I.P.D. 2 : Rise of the Damned, s’inspirant toujours des comics R.I.P.D de Peter Lenkov et Lucas Marangon, mais se déroulant ici à l’époque du Far West. Sorte de suite préquelle, ce R.I.P.D. 2 était-il nécessaire ? Clairement pas. Est-ce un bon film ? Clairement pas non plus.


La question que tout le monde se pose, c’est pourquoi cette suite malgré l’échec au box-office du premier film. Pourtant, il n’y a pas besoin de remonter bien loin pour se rendre compte que beaucoup de films, réussis ou pas, qui ont rencontré un réel succès ou pas, ont eu droit à leur suite DTV. Si si, souvenez-vous l’époque bénie des vidéos clubs dans les années 90 et 2000. Revenez 20/30 ans en arrière et remémorez-vous lorsque vous erriez dans les rayons de votre vidéo club favori. Vous ne vous êtes jamais exclamé « Tiens, ils en ont fait une suite » ? Si, je suis sûr que si. Quoi qu’il en soit, ce R.I.P.D. 2 a vu le jour sous la houlette d’Universal 1440 Entertainment, la branche de la société spécialisée dans la production de films à bas coût. Oui, dit comme ça déjà, ça ne sent pas très bon. Si on ajoute à cela un réalisateur, Paul Leyden, dont les deux films précédents sont des DTV de seconde zone et dont le plus gros fait d’arme est d’être apparu dans quelques séries TV comme Lax, Summer Bay ou Les Feux de l’Amour (oui, pas très glorieux), ça ne sent pas meilleur. Dès les premières scènes, des moments déjà médiocres, le film se condamne lui-même et on sait que le reste du visionnage va être pénible. Et très rapidement, une grosse incohérence vient nous faire comprendre qu’on va assister à 1h45 de jemenfoutisme. On nous explique que, une fois morts puis revenus sur Terre via la RIPD, les personnages arrêtent de vieillir. Très bien, pourquoi pas. Sauf que du coup, on nous présente le personnage de Roy Pulsipher version jeune, comment a-t-il pu vieillir et avoir les traits d’un Jeff Bridges vieillissant dans le premier film si, justement, il ne vieillit plus ? Oui, comme nous allons le voir également un peu plus loin, ce R.I.P.D. 2 est une suite au rabais sur tous les niveaux, et reprendre quelques éléments du premier film ne va jamais le sauver des tréfonds des DTV ratés.


Tourné en Europe de l’est si on se fie aux noms des nombreux cascadeurs dans le générique de fin, R.I.P.D. 2 va reprendre la formule comédie / fantastique du premier. L’humour y est très basique, parfois slapstick (le running gag du buffle), mais fait rarement mouche tellement il n’est ni recherché, ni efficace. Les dialogues sonnent faux car ils semblent bien trop modernes pour l’époque à laquelle se déroule le film. Le scénario est de toute façon assez mauvais, alignant les facilités afin de faire un produit le plus simple possible. Certes, le petit commentaire social est bienvenu (comme par exemple celui sur la communauté noire) mais là aussi, ça sonne un peu faux, un peu forcé. La mise en scène n’est pas en reste, avec un découpage des scènes d’action qui fait parfois mal aux yeux, plus particulièrement lorsque ça se bat à mains nues ou avec des armes blanches. Ne parlons pas des quelques gunfights, ils sont au rabais. Les CGI sont très moyens et visuellement le film ne s’en sort que lorsqu’il se déroule dans de jolis décors naturels. Le reste des décors, c’est cheap, c’est passe-partout, c’est sans intérêt. Alors on sauvera le final, un peu plus fun, un peu mieux fait, un peu plus appliqué, avec un design de créatures plutôt intéressant. On sauvera également une partie du casting de seconde zone, avec un Jeffrey Donovan qui semble s’amuser, qui s’en sort grâce à son charisme, et un Richard Drake (qui joue le grand méchant) qui tire son épingle du jeu, avec une performance qui évite le cabotinage et sa gueule qui colle bien au genre western. Mais cela ne suffit pas à redorer le blason de cette suite dont le visionnage s’avère relativement pénible dès les premières secondes. R.I.P.D. Brigade Fantôme n’avait pas besoin d’une suite. Ils l’ont fait quand même. Ils n’auraient pas dû.


R.I.P.D. 2 : Rise of the Damned sent à plein nez la suite au rabais faite sans réelle envie, sans réelle ambition, et le résultat est très médiocre. Espérons qu’ils laissent désormais cette franchise reposer en paix.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-r-i-p-d-2-rise-of-the-damned-de-paul-leyden-2022/

cherycok
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le 23 janv. 2023

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IncredulosVultus
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