C’est vrai que c’est toujours difficile d’être comparé avec des grands anciens, mais précisément, quand on s’appelle Ivan Govar et Philippe Nicaud, il vaut peut-être mieux faire son petit bonhomme de chemin tranquillement dans son coin que de mettre ses pas dans les étangs de la Brenne.
L’adaptation ne prend pas la peine d’être un scénario, la mise en scène sent fort l’amateurisme, la musique est au mieux pléonastique et au pire incongue, les bons mots bien que fortement appuyés tombent à plat, les digressions n’ont aucun charme et l’intrigue principale nous tombe des yeux très vite.
Maillan et Pacôme font leurs numéros de boulevard avec le métier qui est le leur, mais enfin, dans la mesure où l’intérêt de ces numéros est en lui-même limité, qu’on en soit à attendre impatiemment qu’ils reviennent n’est guère bon signe sur la qualité du reste.
Marielle joue beaucoup trop bien pour ses malheureux camarades masculins, dont le meilleur est peut-être Jess Hahn, c’est tout dire, et il faut toujours rester mesuré dans les effets de contraste.
Il va de soi que quand Nicaud se déguise et prend un accent, on pleure un petit peu, et que quand il se bat, on rit énormément.
Quant à Roquevert, on se demande dans quelle mesure son passage n’est pas une façon pour les producteurs de nous signifier cyniquement qu’ils nous ont fait perdre du temps en se jouant de nos jolis souvenirs.