Ce giallo a tendance à me confirmer ce que j'avais déjà vu particulièrement dans L'Oiseau au plumage de cristal, à savoir que Dario Argento et la maîtrise du rythme, ça fait deux. L'ensemble manque de rythme, ce qui est un peu gênant pour un film dans lequel le suspense et l'intensité ont un rôle essentiel.
Autrement, en toute franchise, les motifs psychanalytiques à deux balles de l'assassin, j'aurais pu m'en passer aussi (Argento n'a jamais été un bon scénariste !). C'est bien beau de trouver une situation de départ qui attire, qui intrigue, du genre "ouah, j'ai vraiment envie de savoir qui est derrière ce masque !" (même si on peut s'en douter !), mais il aurait fallu que cela donne lieu à des raisons d'agir un minimum logiques.
Il y a des personnages secondaires (oui, le protagoniste est incarné par un type qui a autant de charisme qu’un yaourt aux cornichons périmé depuis le 2 février 1952, donc je m'en fous un peu de lui !) qui promettaient d'être excellents, mais qui sont sous-exploités. Je pense notamment au paresseux qui espionne occasionnellement et qui adore citer des versets de la Bible. Ou encore au bon copain joué par Bud Spencer, surnommé Dieu, pour qui l'amitié n'est pas un vain mot. Cela aurait été cool de mettre plus en avant ce dernier (surtout qu’il a du charisme, lui !) qu'à le résumer à des apparitions sporadiques (par contre, je kiffe le nom de son perroquet !).
A contrario, Jean-Pierre Marielle (Jean-Pierre Marielle et Bud Spencer dans un giallo, insolite, de ce fait intéressant !) dans le rôle d'un détective homosexuel bien caricatural, ayant un taux surprenant de résolution d'affaires de 0 %, a heureusement un temps d'apparition plus logique et suffisamment long pour que je sois un minimum satisfait de sa présence.
Pour ce qui est de la résolution de l’énigme, le truc de l’œil est grotesque (ah, on me fait savoir à l’oreillette que cela s'appelle un optogramme !), par contre le truc de l'objet est bien trouvé. Dommage que les deux soient combinés. Une bonne idée est ainsi phagocytée par une mauvaise.
Je vais continuer un peu mon voyage cinéphile dans l'univers de Dario Argento, mais je ne pense pas que je deviendrai un grand fan de sa filmo. C'est certes bien filmé (d'un point de vue visuel, on ne peut rien reprocher au réalisateur, Argento sait mettre en scène !), il y a des acteurs secondaires qui donnent envie, mais le comédien principal, mais l’écriture, mais le rythme… Bref, ça mérite un coup de tapette.