Fleur nationale

La veille du 14 Juillet, une fleuriste et un chauffeur de taxis s'éprennent d'un amour qu'ils jurent éternel... sauf que le second va être séduit par une jeune femme qui va le laisser tomber, ce qui fait qu'il devient célibataire. C'est alors qu'il va devenir délinquant.

Quatorze Juillet impressionne au départ par la liberté de sa caméra, notamment par de sublimes mouvements de caméra à 360° qui sont vraiment impressionnants, avec en plus les très beaux décors de Lazare Meerson qui donne à la ville de Paris (Montmartre en l'espèce) une impression de gigantisme à la Alexandre Trauner... ce qui tombe bien, car ce dernier a également collaboré à la direction artistique.

C'est plus le côté artistique du film qui m'a plu au fond que l'histoire, qui est en fin de compte un triangle amoureux qui ne dit pas son nom, et que j'ai trouvé convenue. Car je ne suis pas très convaincu par George Rigaud, qui n'a pas grand-chose d'un bellâtre, ni par Annbella ou Pola Illéry. De plus, la musique de Maurice Jaubert n'est pas ce qu'il a fait de mieux. Ce qui me permet de penser que, bien que j'aime ses films dans la globalité, le cinéma de René Clair se veut le chantre de la beauté, de la liberté, comme s'il voulait déjà s'affranchir des carcans du cinéma dès le début du parlant. En résulte un film par moments attachants, aux images somptueuses, mais à l'intrigue qui n'a guère d'importance, mais je comprends sans souci à quel point Quatorze Juillet a su marquer son temps.