Back to the Future

"- Tout ça c'est du passé.
- Du futur, vous voulez dire.
- Si tu préfères" Emett Brown & Marty McFly, Retour vers le futur 2

Samedi soir, je suis allé au cinéma sans rien savoir du film : dans mon petit cinéma de quartier, il n'y avait le choix qu'entre Le Grand Soir et Quand je serai petit. Après avoir longuement hésité, plouf plouf, au hasard, ce soir, ça sera JP Rouve. Ca tombe bien, je l'aime bien, même si je n'ai aucune idée de quoi parle le film, je n'ai pas vu la BA, rien lu sur l'histoire... Ça sera la surprise.

Pendant la première demi-heure, j'ai eu peur. Peur d'être encore tombé sur un film auteurisant à la con. Il faut dire que le démarrage est long, les personnages quasiment pas introduits, la musique inexistante. Certaines scènes ne servent pas l'histoire (« - quoi, il y a des perruches dans le Nord ? – oui elles se sont enfuies du zoo... -ah... » « - Tu sais que j'ai confiance en toi... -oui, pourquoi tu dis ça ? – pour rien... ») et je me suis plusieurs fois demandé à quoi elles servaient. Il y a certainement une symbolique qui n'est compréhensible que par l'auteur et la presse intellectualo-bobo-parisienne. Les personnages secondaires ne sont traités qu'en surface et n'apportent rien. Le collègue de Rouve fait de la figuration, sa fille est une ado qui aime la musique, son beau-père est sympa et souriant... Et ça s'arrête là.

Et puis, subitement, la sauce prend. Je n'ai pas cherché à comprendre le pourquoi de cette histoire si étrange, j'ai aimé voir le mystère s'épaissir, même si j'ai vite compris qu'on n'allait pas avoir de réponse à cette situation trouble. J'ai quand même été embarqué dans cette histoire, en me demandant comment ça allait finir. Les acteurs principaux sont très bons, avec un Benoit Poelvoorde étonnant dans un rôle tout en réserve, un Jean-Paul Rouve touchant, et un gamin talentueux pour son âge. Même Gilles Lellouche surprend, dans un rôle (mineur, certes) à l'opposé de ce qu'on a l'habitude de voir de lui.

Un regret sur la fin : c'est justement une non-fin comme le cinéma français aime à en produire depuis quelques années. Bien sûr, il ne fallait pas s'attendre à un happy-end, ni à une fin réellement malheureuse, mais quand même, une ou deux minutes de film supplémentaire n'auraient pas été du luxe pour expliquer un minimum ce que les différents personnages allaient devenir. J'avoue que je suis un peu resté sur ma faim de ce côté-là.

En conclusion, un film agréable, que je reverrai volontiers à l'occasion, mais loin d'être exempt de défauts. Mon principal reproche : des longueurs et des non-dits qui (à mon avis) sont plus là pour se donner l'image « film d'auteur » que pour servir la narration.