Je vous le dis sincèrement, après 11 films de la saga vus, dont 8 clairement mauvais, je ne sais pas comment je trouve la force de continuer à enchainer les opus tous plus pourraves les uns que les autres de la célèbre saga de Charles Band, qui est au passage la plus longue saga horrifique encore en activité aujourd’hui. Mais voilà, j’essaie de respecter la fameuse règle que nous nous sommes lancés sur DarkSideReviews, à savoir que quand on commence une saga, on la termine. Mais là, vraiment, ça commence à être compliqué, car le douzième opus dont nous allons parler aujourd’hui, qui conclut la « trilogie Axis », est lui aussi bien foireux. Original n’est-ce pas ? Mais je me dis que la fin est proche puisque Rick a déjà chroniqué le 13ème film, Puppet Master : The Little Reich (2018) et qu’il ne restera plus que le spin-off sur la marionnette de Blade, sorti en 2020, à me taper. Et après, libéré, délivré !!!! Pardon, je m’emporte, même si j’avoue qu’il me tarde un peu. Mais bref, voici donc Puppet Master : Axis Termination. Vous êtes prêts ? Non ? tant pis, on y va quand même !


Lorsque ce 12ème film (officiellement 11 car le cross-over contre les Demonic Toys ne compte pas officiellement dans la saga), cela faisait plus de 5 ans que le dernier opus était sorti. La faute à de plus en plus de difficultés pour la Full Moon pour mettre en boite des films de la saga tant elle semble s’épuiser au fil des volets. Mais les fans sont toujours là et c’est pour cela que Band, pour la première fois dans la saga, décide de faire appel au financement participatif via la plateforme Indiegogo. Il en fera d’ailleurs de même pour d’autres films d’autres saga de sa société comme les Evil Bong ou les Killjoy. Quoi qu’il en soit, la campagne est un succès et plus de 500 donateurs mettent la main au portemonnaie et rassemblent la somme de 76000€ ! Il faut dire que le bougre a su appâter le fan en promettant plus d’effets gores, plus de stop-motion, plus de supers décors, des marionnettes plus présentes, le retour de Leech Woman, Six-Shooter et surtout de Torch, une des marionnettes préférées des fans et qui avait disparu depuis belle lurette. Mieux encore, pour ceux qui ont envie de continuer à donner de l’argent, il y aura des récompenses spéciales, comme par exemple une copie du scénario signé par toute l’équipe pour ceux qui auront donné 75$, un t-shirt dédicacé pour 30$, une boite avec des produits dérivés de la saga pour ceux qui casqueront 50$, ou encore la possibilité d’être présent à la première du film, de rencontrer toute l’équipe pour la modique somme de 100$. Mais Charles Band, qui a envie de voir les choses en grand, s’associe à la chaine de télévision El Rey Network pour organiser un concours dont le gagnant pourra être dans le film et avoir le plaisir de se faire tuer par les marionnettes. Trop fort le Charly.


Sauf que voilà, les promesses marketing c’est bien joli mais encore faut-il les tenir, et ce ne fût pas le cas. La marionnette Torch n’est finalement pas présente dans le film faute de budget. Elle a même dû être effacée de la jaquette promotionnelle pour la sortie du film. Les effets spéciaux qu’on nous promet plus ambitieux sont loin de l’être et la fameuse stop-motion dont il avait vendu le retour n’était qu’un doux-rêve. De là à dire que Band a menti à tout le monde pour arriver à mettre en boite ce 12ème film, il n’y a qu’un pas. Mais une chose est sûre, c’est que nous ne sommes clairement plus ici dans de la série B (même fauchée) mais dans du Z pur jus avec des décors d’une pauvreté incroyable, une image aux forts relents de sitcom. Clairement, on sent que le budget a encore été raboté, et comme Band est plus à l’aise au poste de producteur qu’à celui de réalisateur, le résultat est visuellement à côté de la plaque. Allez savoir pourquoi, Band s’est dit qu’il allait tenter de styliser son film, histoire de faire illusion, avec beaucoup de couleurs, d’éclairage au néons rouges, verts, bleus, un peu façon giallo (il dit s’être inspiré du cinéma de Mario Bava), mais ça reste visuellement moche, très moche même, à cause de ce rendu ultra HD qui, en ce qui me concerne me dérange très rapidement. De plus, le scénario du film est bordélique. On prend ici un virage dans l’univers des Puppet Master avec des personnages qui ont des pouvoirs psychiques, mais on ne comprend rien au film, un peu comme s’il manquait des bouts. La bande annonce pourrait confirmer cette théorie car on se rend compte que des bouts de scènes sont dans le trailer mais pas dans le film et que donc, ce dernier a dû être bien charcuté et remonté. Au final, Puppet Master : Axis Termination est complètement vide, très plat, car il ne s’y passe quasiment rien. Et ce qui se passe est sans intérêt. On se fiche des intrigues que le scénario essaie de mettre en place. On se dit que 1h15, ça va, la souffrance ne sera pas longue. Mais on a l’impression qu’il en dure deux fois plus, quel calvaire à terminer !


Comme le film ne suit pas totalement le précédent, on tue dès la première scène les personnages survivants du précédent film. C’est vrai, pourquoi s’emmerder avec eux, ils coutaient trop cher. Place à un tout nouveau casting de belles têtes de vainqueurs, tout aussi mauvais mais avec une tête connue de la série B à tendance Z, puisque le héros est incarné par Paul Logan (The Horde, Code Red, Mega Piranha). C’est le seul qui essaie de garder son sérieux dans toute cette mascarade. A noter la présence dans un cameo, celui de « Flamboyant Nazi », du réalisateur David DeCoteau qui a mis en scène plusieurs opus de la saga. Nos marionnettes sont un peu plus actives que dans les miteux précédents opus, et ça c’est plutôt positif. Toujours pas de spécialiste du stop motion à la barre, mais au moins elles font quelque chose d’un peu plus compliqué que tourner la tête. Leur temps de présence reste toujours limité mais voir Blade sortir du ventre d’une victime à la façon de Alien, c’est toujours sympa. La saga renoue ici enfin avec le gore. On a un mix de faux sang et de sang en CGI et, même si on n’est pas dans du Braindead, c’est déjà mieux que les pseudos films pour enfants qu’on avait pris l’habitude de voir. Il y a de la giclée de sang, de la torture, des impacts de balle, … Ce n’est pas toujours bien fait mais vu les tréfonds dans lesquels la saga s’est engouffrée, on se contente désormais de peu. Ce virage gore continuera d’ailleurs dans le 13ème film de la saga, The Little Reich. Ce n’est d’ailleurs pas que le retour du sang, c’est aussi le retour des boobs ! Champagne ! Bon, il y en a peu, mais même chose, c’était devenu famélique à ce niveau-là ! Par contre, là où Charles Band a complètement craqué son slip, c’est sur certains effets spéciaux. Il n’a rien trouvé de mieux sur certains plans, pour palier à l’absence d’animateur pour les marionnettes, que de déguiser des comédiens à l’effigie de certaines marionnettes et de les foutre sur des fonds verts dégueulasses. C’est quoi cette histoire ? C’est ça « on vous promet de meilleurs effets spéciaux » ? On est dans un défilé de cosplay de seconde zone ou quoi ? Surtout qu’à aucun moment ils donnent l’impression d’être des poupées. On tombe clairement dans le lamentable et la fainéantise. On n’est pas dans ce que la saga a pu donner de pire (le Legacy est hors catégorie), mais c’est tout comme.


Puppet Master : Axis Termination conclut la trilogie « Axis » de la saga Puppet Master de bien mauvaise manière. Ce 12ème film de la saga est une bonne grosse purge à peine sauvée par le retour du gore. Alors que la saga était tombée bien bas, là elle est en train de s’enterrer.


Critique originale avec images et anecdotes : ICI

cherycok
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le 10 mars 2021

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