Mieux ou pire que la saison 2 ? [présence de spoilers]

Après une saison 1 intéressante et une saison 2 dont on peut se dispenser, la franchise Psycho-Pass nous propose un film d'animation. Il se passe après la saison 2 et fait plutôt référence à ce qui s'est passé lors de la première saison. La saison 2 n'aura donc pas servi à grand-chose, s'il était encore besoin de s'en convaincre.

Impressions en vrac :

J'ai bien apprécié les graphismes du film, certains paysages sont vraiment magnifiques (là où vit Akane ; la base où se trouve Kôgami...) et le jeu des couleurs en met plein la vue sur certains passages. En revanche, j'ai été un peu déçu pour certains combats qui manquent de fluidité (notamment quand Kôgami lutte contre les deux mercenaires). Niveau détail qui interpelle, le moment où Akane retrouve sa copine qui va se marier m'a plu. Pas de Meetic ou autre avec Sybil qui se charge même de l'appariement entre les personnes !

Frantz Fanon est à l'honneur mais, pour autant, les dialogues ne m'ont pas semblé trop chargé niveau références, c'était plutôt fluide et j'ai bien aimé lorsqu'Akane démonte la logique de sa chef en expliquant qu'à partir des photos on ne peut pas en déduire logiquement que Kôgami est derrière ce qui se passe.

Au niveau de la durée du film j'ai trouvé cela suffisant pour avoir une histoire convenable, qui laisse assez de temps à l'intrigue pour se développer et qui ne se conclut pas de manière trop abrupte. On a droit à une petite revue d'effectif avec Akane - qui fume toujours - qui va voir Saiga (même si ce dernier rabâche toujours un peu la même chose), Shion qui a toujours un petit cadeau à offrir, etc. Après j'ai trouvé que ça parlait vraiment beaucoup de Makishima. D'accord c'est un personnage marquant dans la saison 1 mais faut-il vraiment en faire tout un pataquès ?

On comprend donc qu'en dehors du Japon c'est le bazar. D'accord mais pourquoi ne pas donner des explications ? Car là la seule alternative c'est soit Sybil soit le chaos. Pourquoi en est-il ainsi ? Quel effondrement y a-t-il pour qu'on en arrive là ? Du coup exporter le système pour qu'il réussisse ailleurs est pas mal et l'image de l'île artificielle m'a plu. Quelques points aussi sont pas mal : les pendus au-dessus des véhicules, le collier pour les latents... il y a pas mal de petits points vraiment bien pensés même lorsque Wong évoque le sort des "surnuméraires".

Les mercenaires étaient sympa' (notamment Spider-Yuria) mais ils se font éliminer bien vite quand les secours arrivent. Dommage car leur assaut sur les rebelles était joli à voir.

Le moment des retrouvailles : Akane a bien reculé quand elle a vu Kôgami et hop elle part lui courir après. C'est sympa' de les revoir même si leurs échanges m'ont laissé un peu sur ma faim. Limite j'ai trouvé que certains sujets étaient là pour meubler ; il n'avait vraiment pas d'autres choses à se dire ? Surtout Kôgami m'a semblé bien moins "rentre dedans" que dans la saison 1. Peut-être à cause de ce qu'il a vécu. Il a essayé de participer au processus de démocratisation. Quand il entend la nouvelle à la radio il dit que les armes sont désormais inutiles mais en voyant le garçon tirer à la fin peut-être qu'il réalise que non, qu'il faudra encore se battre... RIP Sem.

Après le dénouement final est un peu une farce. Akane se paye à nouveau une discussion avec Sybil, nous ressort son couplet sur les lois, le consentement du peuple, le besoin d'élections... mais à aucun moment elle ne se pose la question de l'éducation du peuple (tout le monde peut-il voter ?) des manipulations possibles (contrôle de l'information, orientation des votes...) ni de la question de savoir si un non-humain peut se présenter. Elle vide son sac et part en souhaitant bonne chance aux militaires. Là-dessus si les réponses de Sybil sont toujours les mêmes et si ses justifications me semblent tenir un peu la route (à aucun moment le fait qu'il y ait deux éléments à maximiser - le bonheur et le nombre - ne lui pose problème...), du moins pour un système imparfait, Akane m'a donné l'impression de faire une critique à l'intérieur du système. Certes la politique des petits pas est peut-être un meilleur moyen pour avancer mais j'ai trouvé que son propos manquait de souffle.

« The world under the system is evolving. One day, this system’s true worth will be tested. » Espérons que cela annonce de bonnes choses.