Promare
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Promare

Long-métrage d'animation de Hiroyuki Imaishi (2019)

Il en avait conclu que ses rêves étaient si démesurés qu'ils n'entraient même pas dans sa propre têt

Inspiration de la citation "Parfois, elle en avait conclu que ses rêves étaient si grands, si démesurés, qu'ils n'entraient même pas dans sa propre tête." de Delphine de Vigan


10 minutes, 10 petites minutes, insignifiantes certes, Pourtant c'est bien en 10 futiles petites minutes que Promare s'impose comme un des plus grands films d'animation de son temps. C'est dans ce petit laps de temps qu'Hiroyuki Imaishi, qui après avoir fait ses armes sur le peu connu Neon Genesis Evangelion et réalisé un petit Gurren Lagann est devenu papa d'un jeune Trigger (9 ans déjà mine de rien) considéré par beaucoup comme un des plus grands studios d'animation de l'histoire.


Au niveau de l'univers, Kazuki Nakashima a fait comme il a l'habitude de faire avec les œuvres d'Hiroyuki Imaishi (j'pense à Gurren Lagann mais aussi Kill la Kill). Tout le monde va bien mais problème qui amène à une rivalité entre les hommes ce qui entraine la chute de l'humanité. Au milieu de ça notre héros qui va se battre pour ses idéaux. Et bien sûr de grandes étendues de Terre vide pour servir de bac à sable à Hiroyuki Imaishi. On reconnaitra cependant que ce type de décor iconique est beaucoup moins présent qu'à l’accoutumé, histoire de jouer avec les grands bâtiments verticaux mais surtout donner plus de vie à un arrière plan souvent délaissé. On sent aussi que par moment Kazuki Nakashima prend un style Brand New Animal, ce qui finalement passe assez bien.
Bon j'ai déjà amorcé la chose mais on ne retiendra pas Promare pour son scénario bien basique, revu et revu surtout chez Trigger qui ne sert là qu'une invitation à l'aventure et d'un prétexte au grandiose (à titre de comparaison ça reviendrait à critiquer Kirby pour son scénario). Les personnages sont tous marquants aux premier regard, même si outre Aina qui aura le droit à son petit moment, on va les délaisser au profit du trio Lyo, Galo et Grand méchant qui sont pour le coup des exemples de mise en scène de personnages puissants tant, à chaque fois qu'on voit ces trois là, on est stupéfait pas la prestance et la puissance qu'ils dégagent. Et comme dans beaucoup de Trigger, on retrouve cette idée de non manichéisme avec deux humanistes qui ont la volonté de réalisé l'impossible pour sauver le monde face à un homme qui veut lui aussi sauver les hommes, mais d'une façon beaucoup plus froide, égoïste, lâche et dénuée de toute réelles ambitions. Et comprenez bien que ce sont les seules choses, qui partout ailleurs feraient office d'éléments banals sont ici considérer comme les défauts du film.


Bon en vrai je fait beaucoup la comparaison avec les codes Trigger mais il serait hypocrite de dire que Promare est un sous Gurren Lagann ou un sous Kill la Kill car comme tous les Trigger Promare dispose d'une mise en scène innovante, d'une ambiance (principalement du aux personnages) propre et surtout d'une identité graphique propre. Bref sous plein d'aspect Promare est innovant, puissant, unique.
Mais encore bien plus qu'un simple excellent films d'action, Promare se paie le luxe d'être une excellente pastiche du genre, n'hésitant pas à se moquer de ses codes (Pour n'en citer qu'un, je tiens à rappeler que leur robot sorti de nul part s'appelle le "Deus ex Machina") ce qui en fera sourire plus d'un pour peu qu'on soit un peu connaisseur.
On retrouve également l'idée que la volonté de sauver des vies est au delà de toutes différences avec le bouche à bouche (vachement mis en scène comme un baiser) entre Galo et Lyo. Il est même drôle tant la réaction de Galo énervé d'avoir allumé un feu est inattendu. Un petit message gentil et furtif ça fait toujours plaisir.


Et bien sûr comment présenter Promare sans parler de sa mise en scène. Hiroyuki Imaishi a atteint ce stade de légende tant depuis Gurren Lagann on pense qu'il ne pourra jamais faire mieux alors que le bougre continue à nous surprendre tant bien même le niveau attendu dépasse l'entendement, bref ravie de voir que la démesure du bonhomme continue de transpercer les cieux.
On aurait pu avoir peur mais finalement le passage à la 3D est plus que réussit, Imaishi arrive parfaitement à garder son style d'animation plus spectaculaire et légendaire que réaliste, ce qui lui permet de proposer des combats monumentaux qui transmettent beaucoup plus d'émotions que ne pourrait l'imaginer les films lives. Et c'est sans oublier la musique signé Sawano Hiroyuki qui devient indissociable du film tant par sa prestance que son impact sur les scènes d'action qui est primordial. Une fois de plus Hiroyuki Imaishi et son équipent réalisent l'impossible et font de Promare une œuvre unique et magistrale impossible à traduire, impossible à retransmettre dans d'autres formes ou d'autres médias. Un fois de plus Trigger s'impose comme les nouveaux dieux de l'animation en faisant de leur dernier film le plus grand monstre de l'animation (en terme de mise en scène) de son temps.



PARCE QUE OUI PROMARE C'EST ÇA: UNE MISE EN SCÈNE QUI VOUS PREND AUX TRIPES, VOUS IMPRÈGNE D'UNE AMBIANCE DONT VOS ÉMOTIONS RESTERONS PRISONNIÈRES. VOUS NE SORTIREZ PAS DE PROMARE INDEMNE, VOUS NE VOUDREZ PAS SORTIR DE PROMARE TOUT COUR EN FAIT


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le 23 mai 2020

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Lordlyonor

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