Project Wolf Hunting est un film d'action coréen qui commence comme Les Ailes de l'Enfer et se termine comme Resident Evil: Afterlife. Entre temps, il oscille entre Predator, The Punisher: War Zone et Terminator, mais même si les inspirations sont évidentes, le film n'a aucun mal à trouver sa propre identité.
De quelle identité on parle ? Ultra bourrin, crétin et décomplexé, avec des hectolitres de sang et un body-count bien trop élevé pour son propre bien. Car le film est d'une générosité folle, mais ne sait absolument pas où s'arrêter et privilégie la quantité sur la qualité : plus de personnages, plus de rebondissements, plus de fusillades, plus d'exécutions sanglantes. À vouloir aller toujours plus loin et en faire toujours plus, il finit par en devenir fatigant et redondant.
Et quel dommage, parce que le potentiel était très fort : la réalisation est propre, il y a clairement du pognon à l'écran et le film ne manque pas d'idées pour ses fatalités d'une brutalité sans nom. Les impacts sont secs et violents et on sent bien les os craquer et les organes exploser.
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Le problème, c'est que pour une exécution joyeusement inventive au terme d'un combat mémorable, vous verrez 4 militaires anonymes se faire broyer contre un mur exactement de la même manière à la fin d'un énième combat oubliable.
Ainsi, le film introduit toute une galerie de Yakuzas coréens haut en couleurs, et quand le super soldat zombie apparait - dans une séquence badass qui met un énorme coup de pression - on se frotte les mains en attendant de les voir se faire trucider un par un avec panache.
Sauf que ça va très vite, et au lieu de jouer l'économie en réservant à chacun leur petit moment de gloire avec un combat burné et une mort bien gore, super-soldat liquide tout le casting en quelques minutes et le film balance de nouvelles fournées de chair à canon par hélicoptère.
Vers la moitié du film, on a vu tellement de soldats se faire fracasser contre des murs avec de copieuses gerbes de sang qu'on en est presque anesthésié, et seules quelques exécutions rigolotes sortent du lot. J'aurais adoré que ce Project Wolf Hunting soit à la hauteur de son potentiel, mais en l'état, c'est juste un plaisir coupable qui ne sait pas s’arrêter et une nouvelle démonstration que le plus est l'ennemi du bien.