Babylone en Ardèche.

Un film qui sort à point nommé. Pour les déçus du dernier Judor et "La tour 2 contrôle", c'est LA séance de rattrapage même si à mon sens, ce n'est pas forcément destiné à un public de tout jeune. Il ne s'agit ni d'une leçon de morale, ni d'un discours bien-pensant politique mais bien d'une comédie interprétée de manière exemplaire par pas mal de comédiens en devenir.
Même si on sent un manque de temps pour arriver au "tout propre" on peut se dire désormais que Judor file sur de bons rails.

La distribution est soignée, on a vraiment la sensation d'un film fait entre amis et ça marche. Il n'y a pas vraiment de premier rôle dans ce film mais bien une communauté entière qui est mise en avant, ce, avec des personnalités qu'on trouve tous à la croisée de nos quotidiens à un moment ou un autre. Une note particulièrement haute pour les interprétations de Marc Fraize, Youssef Hajdi, Blanche Gardin, Eddy Leduc et Michel Nabokov qu'on aimerait tellement revoir sur les écrans dans les mois et années à venir...
Si on pouvait s'attendre à tous les clichés possibles et imaginables que cela aurait pu engendrer, on se rend compte à mi-film de l'exploit de cette comédie, celui de réussir à vous faire rire sur ce qui parait superficiel mais qui ne l'est pas toujours. Il s'agit en fait de piquer des problématiques sociétales sans jamais vraiment prendre parti et le pari est complètement réussi.
Si on est loin d'égaler la prouesse de "2h00 moins le quart avant Jesus Christ" on peut se dire qu'à moyens égaux, nous sommes quand même sur les mêmes ratios de réussite, on regrettera quand même le manque de moyens qui se ressent sur l’esthétisme du film de manière globale, c'est certainement la seule chose qui lui manque. Le rythme est lui parfois incongru, il déstabilisera sans doute les aficionados des comédies loufoques sans fond mais bercera ceux qui sont venus se détendre et chercher du sourire, comme une sorte de théâtre de boulevard.
On en sort avec le sourire mais aussi avec des questions et c'est tout ce qu'on attend de l'art en général.
Judor grimpe assurément, ce film n'est pas dans l'air du temps mais l'air du mois, enfin on l'espère... à ne pas manquer.