Depuis la mort de sa mère, Noriko est pleinement heureuse de s'occuper de son père, universitaire vieillissant, que la vie quotidienne désoriente. Les années passent, mais contrairement à ses amies, Noriko ne songe pas à se marier. Va-t-elle découvrir un fiancé parmi ses fréquentations masculines ?
Sa tante lui cherche un époux de choix : "Il ressemble à Gary Cooper !" Et la rusée commère pousse son frère à de nouvelles noces.


Au cours d'un voyage à Kyoto, père et fille savourent leur intimité, menacée par la perspective d'un mariage arrangé. Pour la convaincre, il lui confie sa philosophie du mariage, celle du Japon traditionnel (que le mode de vie occidental concurrence vers 1950). Leurs relations pudiques donnent au film sa profondeur, un charme subtil et un goût suranné.
Avec un collègue, le professeur constate qu'avoir une fille pose un problème insoluble. Si elle tarde à se marier, tous se rongent de souci. Accepte-t-elle un mari ? son départ cause bien du chagrin...


OZU filme les sentiments et les objets avec la même délicatesse. Il accorde une place sensible au silence, au miroir des visages, à l'espace vide entre les meubles, ou au passage du vent dans les arbres. Printemps tardif est une méditation inspirée sur le temps et sur la métamorphose des êtres. Quel crève-cœur à devenir papillon... Quelle douleur à envisager la solitude et la mort face au déferlement des vagues...

lionelbonhouvrier
8

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes En BoNnE CoMpAgNiE (2017/2023) et YASUjiRô OzU

Créée

le 19 juin 2018

Critique lue 358 fois

5 j'aime

3 commentaires

Critique lue 358 fois

5
3

D'autres avis sur Printemps tardif

Printemps tardif
Chaiev
9

Les âmes vagues

Comme si à 45 ans et après plus de 30 longs-métrages il ressentait le besoin de faire le point entre son œuvre passée et celle à venir, Ozu fait soudain appel à son vieux compagnon le scénariste Kogo...

le 6 avr. 2017

32 j'aime

3

Printemps tardif
limma
8

Critique de Printemps tardif par limma

On retrouve le Japon entre tradition et modernité et la dissolution de la cellule familiale, thème récurrent du réalisateur. Yasujirō Ozu reprend ses acteurs fétiches et la relation père-fille avec...

le 12 nov. 2018

14 j'aime

2

Printemps tardif
abscondita
8

" N’attends pas le bonheur, construit-le toi-même"

Printemps tardif, c’est un régal pour l’œil comme sait si bien en offrir Ozu. Un écrin visuel pour raconter un drame qui n’a rien d’original dans l’œuvre du réalisateur : celui de Noriko, une jeune...

le 12 janv. 2024

11 j'aime

3

Du même critique

Pensées
lionelbonhouvrier
10

En une langue limpide, un esprit tourmenté pousse Dieu et l'homme dans leurs retranchements

Lire BLAISE PASCAL, c'est goûter une pensée fulgurante, une pureté de langue, l'incandescence d'un style. La langue française, menée à des hauteurs incomparables, devient jouissive. "Quand on voit le...

le 10 nov. 2014

30 j'aime

3

Le Cantique des Cantiques
lionelbonhouvrier
9

Quand l'amour enchante le monde (IVe siècle av. J.-C. ?)

Sur ma couche, pendant la nuit, j’ai cherché celui que mon cœur aime ; je l’ai cherché et je ne l’ai point trouvé. Levons-nous, me suis-je dit, parcourons la ville ; les rues et les places, cherchons...

le 9 nov. 2014

23 j'aime

7