Précédé d’une réputation pas des plus fameuses, Prince of Persia n’a pourtant rien du navet redouté. Le début, cependant, inquiète avec ses premières séquences dopées à la testostérone et profondément tape-à-l’œil (la vision du héros au ralenti remettant bruyamment dans leur étui ses épées tandis que tout s’écroule derrière lui fait quand même craindre le pire). La suite met heureusement très rapidement un ton globalement en phase avec ce type d’entreprise : esprit fun, humour, recherche du spectaculaire et jeu avec les effets numériques en font une très honorable remise au goût du jour des séries B d’autrefois avec son lot d’effets spéciaux actuels.


Très clairement, on joue ici à fond la carte du divertissement dans une veine Disney telle qu’on l’a toujours connue avec ses héros sans peur et sans reproche, ses traitres aussitôt démasqués, ses personnages secondaires farfelus, sa romance, sa dimension fantastique et sa dose de guimauve. Seule surprise dans ce blockbuster qui n’a priori rien à dire, l’alibi des armes de destruction massive pour justifier l’attaque non-fondée des Perses sur leur voisin d’Alamut. Un élément intéressant qui souligne qu’on ne verse pas seulement dans l’entreprise bête et disciplinée même si, bien évidemment, aucun cliché ne nous est ici épargné.


Le résultat est, il faut l’avouer, fort sympathique. Certes, de très nombreuses séquences puent l’écran vert mais le tournage dans de nombreux extérieurs naturels et l’ambition ludique de l’ensemble apportent des compensations largement suffisantes. On apprécie l’enchaînement des péripéties et on pardonne facilement le côté très formaté du produit présenté. La seule ombre au tableau, au final, est la volonté de coller au plus près de l’esprit jeu vidéo en multipliant les scènes de combat fatigantes avec son découpage ultra serré et les acrobaties insensées héritées du jeu de plateaux. A la place de ces scènes redondantes mal fagotées, on aurait préféré que le script soit par moments plus approfondi et davantage tourné vers l'aventure : c'est bête à dire mais au cinéma, on préfère les cinématiques aux bastonnades qui font passer les niveaux.

Play-It-Again-Seb
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le 26 juil. 2021

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PIAS

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