Prey
6.2
Prey

Film de Dan Trachtenberg (2022)

Avec The Predator, on pensait que c'en fut terminé de revoir des yautjas sur le grand écran, Shane Black s'étant complètement raté avec sa réalisation et son scénario navrants. C'était jusqu'à apprendre qu'un autre film allait voir le jour, mais malheureusement que sur la chaîne Disney + pour qui ne disposait que des chaînes TNT (comme moi et encore aujourd'hui).


Vl'à-t'y pas, moment que l'on ne pouvait plus espérer, que le film est disponible en DVD, la bonne impulsion tendant alors la main pour saisir le support physique et de passer en caisse.

Prey est un très bon film qui nous laisse d'abord prendre le temps de partager le quotidien, au début du XVIII siècle, d'une tribu d'amérindiens, des comanches, entre de la cueillette, de la chasse et un sauvetage d'un des leurs qui a été attaqué par un redoutable puma. Le film se centre sur Naru, une jeune comanche douée au lancer de tomahawk dont elle améliorera la performance par la vitesse et accompagnée de son chien fidèle. Elle ressentira la première la présence du prédateur hors-norme invisible dans la nature, mettant en garde les guerriers qui ne la croiront guère au début, se riant d'elle et voulant la remettre à sa place que l'héroïne qui veut s'émanciper ne désire pas.


Mais une fois le premier contact établi, plus ou moins directement, lorsque toujours invisible, le rasta mandibulé venu du ciel a fort à faire avec un énorme ours en colère qui ne voulait faire qu'une bouchée de Naru. S'en prenant d'abord à des animaux avec également un loup et avant ça avec un crotale, qui se sont fait dépecer pour finir en trophées, tout s'accélère quand la créature d'un autre monde s'attaque aux humains. Comanches et colons européens qui parlent en français ancien, ces dernier n'ayant aucun scrupule (les carcasses des bisons tués que pour leurs peaux et qui jonchent une plaine sont de leur méfait), vont se faire charcuter de manière violente et sanglante. Évidemment, peut-être parce qu'à cause de Disney, les scènes gores ne sont pas directement montrées, la caméra se détournant sur un autre point de vue à côté ou alors montrées de loin nous épargnant les détails des éventuelles triperies comme dans cette vue du ciel lors de la course-poursuite dans une prairie, mais nous laissant très proche d'une suggestion des dégâts physiques restés palpables.


(Dans le doute, les Français et les Comanches se sont-t-ils réellement rencontrés, sachant bien que les Français avait colonisé un vaste et large territoire en Amérique du Nord il y a trois cents ans ?)


Il est remarquable que les comanches, du moins du point de vue et de l'observation de Nabu, ne subissent point d'une superstition susceptible de paralyser mentalement les esprits, tant le lien avec la nature est fort autant que la bravoure des guerriers engagés qui se montrent aussi habile que le monstre, plusieurs fois blessé, qui utilise une technologie qui dépasse ses adversaires dans un rapport de force mortel. Tout comme Billy des forces spéciales dans Predator, ils acceptent l'irrationnel comme une chose normale. Les colons français (joués par des acteurs anglophones), les bourrins et bourrus du film, malgré leurs pièges et leurs armes à feu, se font moins difficilement abattre dans une séquence dynamique d'une boucherie, sans temps mort dans une valse véhémente, où le prédateur use de son arsenal dont le filet rétractable s'occupant d'une des proies humaines d'une façon sadique.


Le temps passe vite et la confrontation finale prend lieu, rappelant par quelques contournements, la déduction au sujet des failles de la créature dans la situation similaire à la fin du film de John McTiernan sorti en 1987.


Prey est un film bien foutu qui relève l'honneur de la saga d'une fange dans laquelle des mauvaises réalisations ont, depuis des années, malheureusement entraîné.


PS : Film regardé en version comanche sous-titrée, pour plus d'authenticité.

MonsieurScalp
7
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le 2 mars 2024

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MonsieurScalp

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