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Godard accorde tant d'apportance à la forme dans son œuvre qu'il me semble très difficile de résumer la plupart de ses films. Prénom Carmen ne fait pas exception : on alterne entre des violonistes qui jouent, cette femme appelée Carmen qui est irrésistible et va connaitre une relation passionnelle avec un homme, et Godard lui-même prêt à être hospitalisé sans être malade et qui ne joue pas son propre rôle mais celui de l'oncle de Carmen elle-même.

Il y a énormément de travail sur le montage que ce soit du côté du son ou de l'image, c'est blindé de fulgurances en termes de répliques et de liberté sur ce qu'on peut montrer ou pas au cinéma, et c'est ce qui fait la force de ce film pas souvent cité comme un incontournable de sa filmographie.

Ce que j'aime chez Godard, en tout cas dans le cas de ce film, c'est qu'il arrive à rendre ça jubilatoire. Ça pourrait être chiant comme la pluie mais là c'est amusant de jouer avec les limites de son spectateur. Tout ce qui pourrait être qualifié d'erreur technique pour n'importe quel projet de fin d'étude d'un gamin qui veut se lancer dans le cinéma est ici ciselé et pensé avec une précision folle, ce qui n'en fait pas une erreur mais une volonté.

J'ai bien aimé, c'est pas trop long, c'est peut-être pas le film avec lequel il faut commencer, mais si vous avez déjà vu quelques films de Godard de la période nouvelle vague je pense que vous pouvez enchaîner avec celui-là qui est dans une toute autre ambiance mais quand même moins austère au premier coup d’œil qu'un Livre d'image par exemple.