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Tournant à un rythme frénétique, Fassbinder en à peine 3 ans en est déjà à son 11ème film ! "Prenez garde à la sainte putain" est la réponse allemande de Fassbinder au "Mépris" de Jean-Luc Godard. Le réalisateur met en scène à son tour les coulisses et le microcosme d'un tournage. Mais si Godard montrait les coulisses d'un cinéma flamboyant encore en plein age d'or hollywoodien dans les années 60, Fassbinder presque 10 ans plus tard dépeint un cinéma morose que la Nouvelle Vague (dont Godard lui-même) a fait volé en éclat. Le star système n'est plus et l'existence des films sont désormais suspendu au bon vouloir des créanciers aux quatre coins de l'Europe. Cette analyse en filigrane de l'état du cinéma au début des années 70 et bien la seule chose qui sauve encore ce film du ridicule. Car les personnages tous aussi antipathiques les uns que les autres forment un cocktail de stéréotypes éculés (le réalisateur hystérique, les actrices aguicheuses, l'acteur macho, l'opérateur mégalomane, le producteur mythomane, etc...). Tous ce monde vivant dans un état de pêchés où on boit, se drogue et couche les uns avec les autres... et hop ! On n'est plus à un cliché près...
La pauvreté technique du film n'aide pas à faire passer la pilule. La pauvreté du décor de cet hôtel que l'on essaye vainement de faire passer pour un palace, alors que l'on voit les fils de fer qui tiennent les pauvres appliques, dont la moitié ne sont pas électrifiés dans cet énorme hall d'une villa, que le décorateur a essayé d'aménager sans visiblement avoir de budget. Une photographie, pourtant signé Michael Ballhaus, mais qui ne semble pas encore maîtriser son art avec des ombres portés dans tous les sens aux murs, des projecteurs et des perches dans le champs ! Des acteurs surjouant ou au contraire récitant encore leur texte.
Pourtant Fassbinder s'essaye ici, parfois maladroitement (avec les zooms un peu violents), a des exercices de machinerie, qui lui seront profitables dans ses futures films. Dans le casting on apercevra en caméo la crème du nouveau cinéma allemand de l'époque (Werner Schroeder, Ulli Lommel ou Margarethe Von Trotta).
10 ans plus tard, Wim Wenders fera un quasi remake du film avec "L'état des choses", qui racontera aussi un tournage de film à la dérive, cette fois dans les années 80...

Jean-FrancoisS
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le 6 janv. 2019

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