Autre temps...

Blast from the past ou comment passer à côté d'un film à cause de son synopsis, qui sentait le pompage éhonté de Bad boy bubby. Et pourtant... rien ne pouvait être plus éloigné de la réalité puisque Première sortie s'impose comme une sorte de prototype rêvé de comédie romantique américaine "comme on n'en fait plus", Hollywood semblant en avoir perdu la recette. Ambitieux, mêlant scénario habile, rebondissements millimétrés (durée idéale), répliques de haute volée (les dialogues sont excellents) et personnages savoureux (le patron de bar qui rappelle les rôles de Steve Buscemi ou Rob Schneider dans les comédies d'Adam Sandler), le réalisateur Hugh Wilson se permet même de peupler son film de seconds rôles beaucoup plus profonds qu'à l'accoutumée dans ce type de productions : le meilleur ami (forcément) homosexuel, par exemple, est pour une fois parfaitement campé sans jamais trop céder à la caricature. Il prend vie.... comme un peu tous les seconds rôles. Difficile dans ces conditions de ne pas se rendre encore plus compte de la déliquescence actuelle d'un genre rincé. Blast from the past ? C'est tout à fait ça ! Ce film porte bien son nom.

L'adjectif qui vient en tête pour décrire cette petite comédie inattendue serait "bienveillant". Tellement bienveillant d'ailleurs, que le film dégage une sensation de bien-être. Première sortie c'est comme une bouteille de Fanta qui passe le fun autour de soi. Une vraie belle surprise donc, certes bien ancrée dans son époque mais injustement oubliée ; le fruit, encore une fois, d'un travail d'artisan hors pair (et qui se perd).