Power Play
Power Play

Téléfilm de Joseph Zito (2003)

Ultime réalisation de Joseph Zito (responsable de nombreuses chuckeries), ce Power Play fleure bon la fin des productions 90's dont il conserve toute l'indigence mais assaisonnée d'effets numériques d'honnête facture pour le début des années 2000. Pour vous la faire vite, Saturn Energy, une société privée, développe en douce une nouvelle technologie énergétique qu'elle s'entraine à tester en coupant régulièrement le courant à Los Angeles, histoire de voir si elle peut y substituer ses groupes électrogènes du futur (sans prévenir personne). Malheureusement, ces expériences entrainent par la même occasion une majoration de l'activité sismique. Mais grâce au travail acharné de Matt Nash, journaliste acharné et addict à la mise en danger inutile, la vérité devrait bientôt éclater.


Power Play semble hésiter entre le film d'enquête, l'actioner à héros burné et le genre catastrophe. Et dans le doute, il préfère garder le moins bon de chaque. Le héros (Dylan Walsh, futur star de Nip Tuck) est anti-charismatique au possible et sombre dans l'erreur de casting totale, tant on ne parvient jamais à imaginer ce nouvel avatar de Benoit Hamon période Le Faucon à la hauteur des événements et des séquences de baston avec une armée de vigiles qui massacre sans sourciller tous les flics et passants innocents du coin (le service relation publique de Saturn Energy ne paraissant pas s'en émouvoir).


Le script est particulièrement mal foutu, avec une gestion incohérente des incessants allers-retours des personnages entre les USA et le Mexique (parfois pour une simple scène de dialogue) et des révélations qui n'apportent jamais rien à l'intrigue (l'arme secrète de l'agent de l'OPEP infiltré chez les écolos - oui je spoile comme un gros cochon - qu'on nous fait miroiter durant des plombes et qui s'avère être une putain de lumière bleue qui montre des traces de sang qui ne prouvent rien et dont tout le monde se contrefout !). On ne comprend même pas trop pourquoi Saturn Energy représente les méchants, une fois accepté leur département sécurité qui s'auto-attribue des directives bouchailles (sans réelle raison en plus). Special achievement pour la fin du film, d'une connerie abyssale et scandaleuse pour le spectateur méritant qui a tenu jusque là. On sent que le scénario veut dénoncer le scandale de la privatisation de l'énergie et le lobbying de l'industrie pétrolière mais cette louable intention est exécutée au sens premier du terme.


Alors que reste-t-il de tout cela à se mettre sous la dents ? En vrac, des séquences catastrophes sismiques amusantes de surjeu de figurants qui courent partout, les méthodes d'investigation confondante de Nash (genre je me promène tranquillement en plein milieu du site interdit et je fais des blagues nulles pour tenter d'échapper aux sbires armés), de magnifiques scènes de fusillades ratées sur une cible seule dans un couloir dénué de tout mobilier (les mecs ont dû se former à l'université Storm Trooper) et une toute aussi belle course-poursuite en voiture durant laquelle tout explose (y compris un stand de hot dog). Et les intellectuels du nanar (comprendre ceux qui aiment bien suivre le scénario) trouveront bien évidemment leur compte dans la bêtise crasse du script. Rien de révolutionnaire mais de quoi égayer un samedi soir pluvieux.

Créée

le 1 mai 2018

Critique lue 373 fois

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