Le coup de cœur pour cette romance très particulière : du cynisme délicieux de la part d'un grand Jack Nicholson, un petit chien qui se fait martyriser (faussement) pour le plus grand plaisir des zygomatiques, des rôles secondaires parfaits (Helen Hunt est éblouissante), et une histoire d'amour qui reste sur le fil du rasoir, en tension dramatique tout du long. La fragilité du personnage, atteint de manies et de tocs très avancés (il se lave les mains et jette immédiatement le savon tout juste ouvert de son emballage, il tourne untel nombre de fois sa poignée de porte...) nous touche immédiatement. Quand on pense aux personnes qui en sont réellement atteintes, on a un gros pincement au cœur, et l'on remercie alors ce film de nous donner de l'espoir (l'amour donnant des ailes...) et mettant sur le devant de la scène ces "malades" tabous. On ne peut que remarquer l'incroyable performance de Nicholson (récompensé d'un Oscar et d'un Golden, tout comme Helen Hunt, d'ailleurs, bien mérités pour les deux). Les situations hilarantes s'enchaînent (on adore le coup du smoking dégoté n'importe comment), l'émotion prend ensuite le relais après le rire (ce maniaque arrivera-t-il à dépasser ses graves tocs pour rester avec la femme dont il est amoureux ?), et même le petit chien est crédible dans son rôle (en fait, il y avait deux chiens : un qui avait été dressé à jouer avec Nicholson pour les scènes de complicité, et un autre chien identique qui ne connaissait pas l'acteur et était réellement terrorisé pour la scène où il rampe par terre dans son appartement, devant un Nicholson médusé). On ne tombe jamais dans du fleur bleu, les acteurs sont en grande forme, et l'humour nous surprend à chaque coup, Pour le pire et le meilleur pourrait tout aussi bien s'appeler Pour le meilleur. Les mimiques de ce maniaque sont irrésistibles, et la fin fera fondre tous les cœurs grâce à son merveilleux message d'espoir...