Antiviral avait une signature. Imparfait, il n'en détonait pas moins par son souci de bien faire,
de surprendre, de ne pas laisser indifférent. Et personnellement, j'avais plutôt aimé ce film,
malgré quelques faiblesses scénaristiques, bien appuyé aussi par une magnifique photo,
et un acteur très inspiré.
Ici, on prend les mêmes, et on recommence. Avec les mêmes qualités, et hélas, les mêmes
défauts. L'idée n'est pas nouvelle, en plus, il s'agissait donc d'y mettre une pâte bien particulière pour séduire, et ce Possessor le fait de temps en temps seulement. C'est peut-être dans ses
scènes les plus trashs et les plus dérangeantes qu'il séduit le plus. Mais l'enrobage ne suffit pas.
L'esthétique, indéniable ici, est gâchée par une chair qui manque de goût. Ce qui finit par devenir agaçant car il aurait du apprendre de son premier long pour ne pas répéter les mêmes erreurs
dans celui-ci, et force est de constater qu'il décoit à nouveau par manque de consistance scénaristique. Et j'avoue m'être emmerdé par moments, ce qui n'était pas le cas dans Antiviral.
C'est dommage car le début est si accrocheur. Mais très vite, on retombe dans une sorte de vide abyssal masqué par des dialogues pompeux ou des effets inutiles qui cassent le rythme annoncé.
Et le vertige annoncé n'arrivera jamais.
Reste tout de même une pâte indéniable, quelques relents bienvenus du père, un sens du gore maîtrisé ( ça, j'ai aimé ) et une bête de photo. Quel dommage aussi qu'il n'ait pas plus utilisé le masque plus tôt. Une idée trop tardive à mon sens, mais c'est subjectif.
Quant au jeu, l'actrice joue bien, rien à dire, même si je la trouve déprimante à souhait, et l'acteur, j'ai été moins convaincu. Mais j'aime les Cronenberg donc je ne bouderai pas pour autant son prochain film avec certes moins d'excitation que pour le père dont j'attends désespérément le prochain long...6 ans déjà...Mais il commençait depuis quelques années à se perdre...et je crois qu'il va contribuer à une série sur Shudder. Affaire à suivre.