Polyester
6.9
Polyester

Film de John Waters (1981)

Je ne suis pas un très grand fan des films de Waters, même si je ne peux que saluer l'originalité du monsieur. Mais lorsque j'ai appris que le réalisateur légendaire allait déplacer ses miches jusqu'en Belgique pour présenter son film ET son STAND UP (one man show à l'américaine), alors mon sang n'a fait qu'un tour et mon portefeuille a casqué plus vite que son ombre.

D'abord la petite critique de film. Polyester est un film très amusant, un film fête, où les défections cotoient les feux d'artifice. Le film regorge de bonnes idées un peu stupides, un peu grasses, et finalement tellement intelligentes (selon l'expression, c'est en cherchant le plus petit qu'on atteint le plus grand, ici c'est en cherchant le plus gras qu'on trouve le plus fin). Malheureusement, c'est dans l'exécutoin que le plaisir m'a manqué. L'histoire est décousue et se présente plus sous une forme de sketches qu'une véritable histoire prenante. C'est dommage. Ceci dit, peut être que la rigueur scénaristique aurait empêché l'éclat de l'étron!

Ensuite, il y a la mise en scène. Waters ne perd peut être jamais son spectateur, mais sa mise en scène reste un peu trop théâtrale ; il passe d'un plan à un autre sans trop y réfléchir. Un cinéma très instinctif finalement. Quand à son choix d'acteur ça passe très bien ; ces inconnus de la pellicule sont drôles, frais, naturels. Je pense que des stars glamours dans cette position m'auraient aussi fait rire (c'est sans doute pour ça que je n'ai rien contre ses films plus chers, plus récents), mais en tous cas, pour l'oeuvre qui fait l'objet de cette critique, l'amateurisme de certains aide le film à se porter pour le mieux.

Passons maintenant au Stand up de John Waters. J'ai déjà écouté les commentaires du réal, et j'avais bien saisi que le bougre était un véritable dandy capable de s'exprimer aussi justement que simplement, et ce avec panache. Il le prouve sur scène. John, pour l'occasion, avait revêti un charmant costard rouge-rose, parfaitement gay, la moustache toujours aussi fine.

Son débit de parole est ... extrême! De toute l'heure de show, il ne s'est arrêté que 10 secondes parce que les applaudissements étaient trop forts, sinon il enchaînait à une vitesse ahurissante ! Si mon anglais ne m'a pas permis de comprendre certaines blagues dans toutes leurs subtilités, il faut saluer l'articulation parfaite du réalisateur. Malgré la vitesse il veillait à ce qu'on comprenne, et n'hésitait pas à expliquer en d'autres mots lorsque son vocabulaire ne recontrait aucune compréhension (notamment lorsqu'il énonce les diverses drogues à la mode).

Le contenu de ses sketches est parfois tiré directement, de ses commentaires audio, de même que l'on sent qu'il délivre les mêmes anecdotes souvent (même quand il s'agit de répondre à quelques questions tout à la fin, il dévie sa réponse pour retomber sur une anecdote bien rôdée). mais bon c'est pas grave, c'est pas comme s'il se produisait souvent ici ! Il est probable aussi que pour cette occasion unique , il ait décidé de simplement amener son meilleur matériel... sans pour autant négliger quelques mots sur l'actualité ; apprenant sa mort sur internet, il n'a pas hésité à placer une pensée sur le sujet.

En tous cas, c'était assez drôle. Parfois peut-être trop historique, mais la plupart du temps, il cherchait un moyen de tourner son histoire en blague. Et pour ça, on peut dire que c'était réussi.

Je reprocherai tout de même son débit trop rapide ; en effet, quelques petites poses entre deux histoires auraient permis de mieux savourer le moment, de rythmer son show. C'est, finalement, le même problème que beaucoup de ses films : un manque évident de rythme, tout s'enchaîne trop vite.

Bref, John Waters en Belgique, c'était vraiment quelque chose! Je me souviendrai longtemps de cette rencontre.
Fatpooper
8
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le 11 mars 2013

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